Le secteur africain de l’assurance, encore marqué par de fortes disparités, connaît une évolution progressive vers plus de solidité et de professionnalisation. Selon le rapport annuel 2025 de l’Organisation des assurances africaines (OAA), l’Afrique affiche une dynamique économique favorable, avec les deuxièmes meilleures perspectives de croissance du PIB au monde pour 2025 et 2026. Cependant, la structure du marché de l’assurance reste extrêmement asymétrique, dominée par quelques géants régionaux, tandis que d’autres pays, comme la Tunisie, se positionnent dans une zone intermédiaire stable et en consolidation.
L’Afrique du Sud conserve une avance écrasante dans le domaine des assurances, représentant 83% des primes Vie et 54% des primes Non-Vie à l’échelle du continent. Avec un total de 38,4 milliards USD en primes Vie et 12 milliards USD en Non-Vie, son taux de pénétration atteint 11,54%, dépassant la moyenne mondiale (6,8%).
Derrière elle, le Maroc confirme sa solidité avec 2,7 milliards USD en Vie et 3,2 milliards USD en Non-Vie, soit un taux de pénétration de 4,1%. Le Kenya, l’Algérie et le Nigeria suivent, bien que ce dernier reste sous-exploité, avec un taux d’assurance très faible, autour de 0,2%.
La Tunisie…
La Tunisie s’impose dans ce paysage comme un marché intermédiaire équilibré et mature. Avec un taux de pénétration de 2,28% en 2024, le pays dépasse plusieurs marchés africains, dont le Kenya et le Nigeria, même s’il reste loin derrière l’Afrique du Sud et le Maroc.
Sur le plan des volumes, les primes brutes émises (GWP) en Tunisie atteignent 813 millions USD dans le secteur Non-Vie, la positionnant juste après l’Algérie, tandis que le secteur Vie enregistre 312 millions USD. Ces chiffres témoignent d’une économie assurantielle stable, où les compagnies locales, notamment Tunis Re, jouent un rôle clé dans la résilience du secteur.
Cependant, malgré les avancées, le continent reste confronté à un déficit de données et à une faible inclusion financière, freinant la croissance du secteur. Pour y remédier, l’OAA mise sur le développement du African Insurance Data Repository (AIDR), une plateforme panafricaine visant à centraliser et standardiser les données du marché.