Le Parlement kényan a adopté le Virtual Asset Service Providers Bill 2025, une loi qui régule les cryptomonnaies et crée un cadre légal pour un secteur en forte croissance. Le texte attend désormais la promulgation du président William Ruto pour entrer en vigueur.
La nouvelle législation attribue des responsabilités précises aux autorités financières: la Banque centrale du Kenya (CBK) délivrera les licences pour les stablecoins et autres actifs numériques, tandis que la Capital Markets Authority (CMA) surveillera les plateformes d’échange et les courtiers. Les entreprises du secteur devront respecter plusieurs obligations, comme établir un bureau physique dans le pays, séparer les fonds des clients, appliquer les règles «Know Your Customer» et anti-blanchiment, et se soumettre à des audits informatiques indépendants. Les sanctions pour non-conformité peuvent aller jusqu’à cinq ans de prison ou 25 millions de shillings kényans (193 500 $).
Structurer un marché en plein essor
Le Kenya connaît une adoption massive des cryptomonnaies. Près de 6,1 millions de Kényans, soit 10,7% de la population, possèdent des actifs numériques, avec un volume annuel de transactions de 3,3 milliards de dollars. Le pays souhaite attirer des plateformes internationales comme Binance et Coinbase et se positionner comme un hub crypto en Afrique, aux côtés de l’Afrique du Sud et de l’île Maurice.
Si la loi offre un cadre juridique rassurant pour les investisseurs, des défis subsistent, notamment pour les petits opérateurs ou les acteurs purement numériques, qui pourraient être freinés par les obligations de présence physique et les conditions strictes. Le Kenya mise sur son expérience dans les services financiers mobiles, avec M-Pesa, pour intégrer les technologies numériques et consolider sa place dans la fintech africaine.