La panique s’est déclenchée aujourd’hui sur les marchés boursiers. A la clôture hier, le tableau est sombre : -2,08% pour le CAC40, -2,19% pour le DAX et -1,32% pour le FTSE. Le STOXX600 a également perdu 1,57%. Aux USA, le NASDAQ a laissé des plumes : -3,02%. Pourtant, les attentes étaient très positives avec l’apaisement de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
La raison de cette débâcle : l’inversion de la courbe des taux américains pour les maturités 2 ans et 10 ans. Les taux courts ont dépassé ceux longs. Cela signifie qu’il y a des tensions inflationnistes qui pousseraient les autorités monétaires à agir sur les taux courts entraînant, plus tard, un ralentissement de l’activité économique. Les marchés n’ont pas oublié la dernière fois dans laquelle ce phénomène a eu lieu : 2007, à la veille de la crise des subprimes. Sur les neuf dernières fois que cela a eu lieu (hors celle observée aujourd’hui), la récession a été observée huit fois.
Il ne manquait, en réalité, que ce facteur pour déclencher les ventes. Les indicateurs des principales économies ne sont pas très bons : tensions du Brexit, instabilité des relations commerciales, dégradation de la confiance des investisseurs en Allemagne, risque sérieux de défaut de paiement en Argentine, et blocage politique en Italie et à Hong Kong. Les marchés ont donc immédiatement annoncé la couleur.
Pour la Tunisie, ce qui nous intéresse est l’impact sur nos principaux partenaires. Selon les derniers chiffres du commerce extérieur, l’Union européenne absorbe plus de 74% de nos exportations. Si la demande baisse, nous allons payer les frais cash. C’est donc une crise à surveiller de près.