En 2024, la Tunisie compte 11,97 millions d’habitants et, pour la première fois depuis 1966, les femmes sont majoritaires avec 50,7% de la population contre 49,3% d’hommes. Ce basculement démographique s’explique notamment par une espérance de vie plus longue, qui rend les femmes plus nombreuses dans les tranches d’âge avancées.
L’éducation confirme leur avancée. Le taux de scolarisation des 6 à 14 ans frôle la parité avec 99,19% pour les filles et 99,03% pour les garçons. Mais dans l’enseignement supérieur, l’écart est net: 57,4% des diplômés sont des femmes. Dans certains domaines, elles dominent largement, comme la santé et les services sociaux (72%) ou l’éducation (72,5%). Cependant, l’analphabétisme reste un défi: 17,3% de la population est concernée, et chez les 60 ans et plus, une femme sur deux ne sait ni lire ni écrire.
Sur le marché du travail, l’inégalité est criante. Le taux de participation des hommes atteint 63,5%, presque le double de celui des femmes (33,6%). Leur taux de chômage est également plus élevé, 24,6% contre 13,1% pour les hommes, avec des écarts encore plus marqués en milieu rural où une femme sur trois est sans emploi. Même les diplômées du supérieur sont plus touchées: 23% contre 12,8% pour leurs homologues masculins.
Chez les jeunes de 15 à 34 ans, 37,3% des femmes sont classées comme «NEET» (ni en emploi, ni en éducation, ni en formation), soit plus du double des hommes (18,4%). Côté conditions de vie, la quasi-totalité des ménages est raccordée à l’électricité (99,8%) et à l’eau potable (91%). Les femmes bénéficient légèrement plus de la couverture sociale (69,8% contre 63,5%), un filet de sécurité essentiel en cas d’inactivité ou de vulnérabilité.
Enfin, l’accès au numérique apparaît comme un levier d’autonomisation: 77,4% des femmes ont utilisé internet au cours des trois derniers mois, contre 75,8 % des hommes.