Electronic Arts (EA), l’une des plus grandes sociétés de jeux vidéo au monde, est passée sous le giron d’un consortium mené par le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite, Silver Lake et Affinity Partners. La valeur de la transaction s’élève à 55 milliards de dollars. Une bonne partie de ce montant (19 milliards de dollars) est financée par des emprunts, faisant de la transaction le plus grand rachat par endettement de l’histoire. EA ne sera plus cotée en Bourse. Le prix d’achat représente une prime significative de 25% par rapport à la valeur marchande de l’entreprise.
Il s’agit du deuxième rachat le plus important de l’histoire dans le secteur des jeux vidéo, après celui d’Activision Blizzard, l’éditeur de Call of Duty, par Microsoft pour 69 milliards de dollars.
L’acquisition d’EA n’est pas une surprise en elle-même, mais la nature de l’acheteur l’est. Un fonds d’investissement privé est une surprise et certains craignaient déjà que la transaction n’entraîne une dette colossale que l’entreprise devra rembourser. Les revenus générés par les grands jeux tels que EA Sports FC, Madden et Battlefield 6 serviront à honorer ce lourd engagement, ce qui pourrait avoir un impact sur la capacité d’EA à investir dans de nouveaux jeux. EA a été à l’origine de certaines des plus grandes séries de jeux vidéo de l’histoire. Ses titres de football, désormais connus sous le nom d’EA FC, se sont vendus à 325 millions d’exemplaires depuis leur première sortie en 1993. Les Sims se sont vendus à plus de 200 millions d’exemplaires, et Need For Speed à plus de 150 millions.
L’achat d’EA sera un atout majeur pour l’Arabie saoudite, qui renforce sa présence dans le secteur depuis quelques années. En mars dernier, le PIF a déboursé 3,5 milliards de dollars pour racheter la division jeux vidéo de Niantic, prenant ainsi le contrôle du célèbre jeu mobile Pokémon Go. Cette acquisition a été intégrée à ScopelyInc, le créateur de Monopoly Go, qui a lui-même été racheté par Savvy Games Group, une filiale du PIF, pour 4,9 milliards de dollars en 2023. Le Royaume a fait des vagues dans le secteur des sports électroniques en accueillant des tournois majeurs, notamment la Coupe du monde des sports électroniques, et accueillera également les Jeux olympiques des sports électroniques prévus en 2027. Il détient aussi des participations dans d’autres grandes sociétés de jeux vidéo telles que Nintendo et Take-Two Interactive, mais l’acquisition d’EA marque une extension significative de son influence dans cette industrie.