Si tout le monde est d’accord pour réduire la pollution et préserver la planète, il y a désormais un consensus que pour atteindre les ambitieux objectifs tracés, il faut des investissements massifs. Parmi les derniers secteurs qui ont manifesté leur inquiétude, figure les transporteurs maritimes.
Un groupe d’armateurs, représentant plus de 1 200 navires, vient d’avertir que les règles de neutralité carbone, prévues par l’Organisation maritime internationale (OMI) pour 2050, risquaient d’imposer des coûts importants à l’industrie. Elle revoit d’adopter officiellement un plan, au mois d’octobre 2025, qui obligerait les navires à payer des redevances sur au moins une partie de leurs émissions. Le secteur pourrait devoir payer entre 20 et 30 milliards de dollars par an d’ici 2030. Ce montant pourrait dépasser les 300 milliards de dollars d’ici 2035 si la flotte mondiale manque les objectifs, même de seulement 10 %. Cela ne permettra pas de décarboner efficacement le secteur maritime et ne garantira pas des conditions de concurrence équitables.
Malgré l’opposition des États-Unis, la majorité des pays ont soutenu la proposition lors d’un vote de l’OMI plus tôt cette année. La Chambre internationale de la marine marchande, qui représente plus de 80 % de la flotte marchande mondiale, soutient également le plan.
Notre flotte nationale est-elle prête ? C’est une charge supplémentaire pour un secteur déjà fragilisé. Le transport est le deuxième plus grand émetteur de carbone en Tunisie, représentant 24 % des émissions, avec une contribution notable du transport maritime. Un facteur à ne pas négliger.