Le Nigeria prépare une réforme majeure de son secteur pétrolier: retirer à la compagnie nationale NNPC la gestion des contrats pétroliers pour la confier à la Nigeria Upstream Petroleum Regulatory Commission (NUPRC). Il convient de préciser que cette mesure est actuellement en discussion au Parlement. Elle vise principalement à colmater les pertes de plusieurs milliards de dollars causées par des «fuites statutaires et déductions opaques», selon le ministre de la Justice Lateef Fagbemi.
Pour précision: jusqu’ici, la NNPC cumulait un rôle d’opérateur commercial et de gestionnaire des contrats, une position critiquée comme source de dérives et de conflits d’intérêts. Le code pétrolier de 2021 avait tenté de clarifier les responsabilités, mais de nombreuses zones grises ont perduré. En transférant cette fonction au régulateur, Abuja espère renforcer la transparence, améliorer la traçabilité des recettes et consolider les réformes engagées depuis l’arrivée au pouvoir du président Bola Tinubu en mai 2023.
Parmi ces réformes figurent la suppression des subventions sur l’essence, la mise en œuvre du code pétrolier, la nomination d’une nouvelle direction à la NNPC et l’adoption d’un cadre fiscal plus attractif pour les majors. Ces changements ont déjà permis d’attirer plus de 8 milliards de dollars d’engagements d’investissements, dont 5 milliards pour le projet Bonga North.
Toutefois, plusieurs sources avertissent que l’efficacité de cette réforme dépendra de la capacité du gouvernement à garantir l’indépendance du régulateur, afin qu’il ne devienne pas à son tour juge et partie. La réussite du projet pourrait renforcer la compétitivité du Nigeria face à d’autres producteurs africains et offrir à l’État des recettes supplémentaires cruciales pour son économie.