Le déficit commercial de la Tunisie atteint 14,64 milliards de dinars tunisiens à la fin du mois d’août 2025, en nette aggravation par rapport à la même période en 2024, selon l’Institut national de la statistique (INS). Cette détérioration est principalement liée à l’augmentation des importations, en particulier des produits énergétiques et des matières premières.
Sur les huit premiers mois de 2025, les exportations tunisiennes se sont établies à 41 372,4 millions de dinars contre 56 012,3 millions de dinars pour les importations. Comparées à l’année précédente, les exportations accusent une légère baisse de 0,3%, tandis que les importations affichent une hausse significative de 4,8%. Par conséquent, le déficit commercial s’est élargi, passant de 11,92 milliards de dinars en 2024 à 14,64 milliards en 2025, tandis que le taux de couverture est en baisse, à 73,9% contre 77,7% un an auparavant.
Le déficit provient majoritairement de plusieurs groupes de produits: l’énergie avec un déficit de 7,15 milliards de dinars, suivie par les matières premières et demi-produits (-4,53 milliards), les biens d’équipement (-2,34 milliards) et les biens de consommation (-1,30 milliard). Seul le groupe alimentaire enregistre un excédent de 683 millions de dinars. Hors énergie, le déficit commercial se limite à 7,49 milliards.
Sur le plan sectoriel, les exportations Tunisiennes progressent dans les secteurs des mines, phosphates et dérivés (+11,9%) ainsi que dans les industries mécaniques et électriques (+6,7%). En revanche, les secteurs de l’énergie (-39%) en raison de la chute des ventes de produits raffinés, des industries agroalimentaires (-16,2%) notamment à cause d’une baisse des exportations d’huile d’olive, et du textile (-1%) connaissent des reculs.
Du côté des importations, les biens d’équipement (+17,4%), les matières premières et demi-produits (+7,5%) et les biens de consommation (+10,6%) enregistrent une hausse notable. En revanche, les importations de produits énergétiques (-13,8%) et alimentaires (-3,9%) diminuent.
Géographiquement, les exportations vers l’Union européenne, représentant 70,5% du total, augmentent légèrement, notamment vers l’Allemagne (+11,9%), la France (+8,9%) et la Grèce (+59,7%), même si elles reculent vers l’Italie (-9,2%) et l’Espagne (-25,3%). Vers les pays arabes, les exportations progressent fortement, particulièrement vers le Maroc (+44,3%), l’Égypte (+41,1%) et l’Algérie (+18%).
Les importations originaires de l’Union européenne (43,6% du total) sont en hausse, principalement avec la France (+13%) et l’Allemagne (+9,4%), mais baissent avec l’Italie (-2,2%), la Grèce (-29,4%) et la Belgique (-7,5%). Hors UE, les importations augmentent avec la Chine (+31,5%) et la Turquie (+13,6%), et diminuent depuis la Russie (-24,9%) et l’Inde (-2,8%).