À la fin du premier semestre 2025, les dépôts à vue auprès des banques ont atteint 32 520 Mtnd, auxquels s’ajoutent 3 392 Mtnd déposés auprès de La Poste. Ce volume est significatif, d’autant plus qu’il a augmenté de 631 Mtnd en l’espace de six mois. Il s’agit de montants importants qui ont connu une progression rapide. Les dépôts bancaires ont tout simplement doublé depuis octobre 2017, ce qui contribue en partie à l’explosion des billets et pièces en circulation observée depuis lors.
Cette progression reflète une prudence accrue de la part des ménages et des entreprises, qui semblent repousser leurs projets de dépenses. Ils cherchent à constituer une épargne de précaution afin de se prémunir contre d’éventuelles difficultés économiques à venir, ce qui se traduit par une consommation immédiate moindre et prive ainsi l’économie d’un moteur de croissance essentiel.
Ces liquidités représentent un gisement non rémunéré, qui ne génère aucun revenu pour les ménages. On estime à au moins 1 500 Mtnd le manque à gagner, ce qui correspond à un pouvoir d’achat perdu, mais également à une pression inflationniste potentiellement évitée.
Cette situation profite, toutefois, largement aux banques, notamment à celles bien établies sur le marché et bénéficiant d’une épargne stable. Grâce à ces ressources gratuites, elles peuvent réduire leur coût de financement. À l’inverse, les dépôts rémunérés leur reviennent beaucoup plus cher, d’autant plus qu’elles doivent déjà composer avec les contraintes réglementaires liées à la réduction de moitié des taux fixes appliqués aux crédits à long terme, sous certaines conditions. Cette dynamique joue d’ailleurs un rôle clé dans la vitesse de transmission de la baisse du taux directeur vers les crédits effectivement octroyés. La dynamique est à suivre, car il s’agit d’un indicateur clé pour capter la croissance.