À l’heure où l’on parle sans cesse d’intelligence artificielle (IA), il nous semble essentiel de transmettre un message aux jeunes entrepreneurs: réussir ne signifie pas nécessairement miser sur l’IA.
Certes, l’IA est un domaine en plein essor, mais ce n’est pas une condition sine qua non pour créer une startup à fort potentiel. Lorsqu’un investisseur mise sur une startup, ce qui compte avant tout, ce sont les fondateurs, bien plus que l’idée elle-même. Pourquoi? Parce que ce sont eux qui incarnent la capacité d’exécution, de résilience et d’adaptation.
Les bons fondateurs sont motivés, curieux, déterminés et capables de faire face aux imprévus. Ils voient chaque obstacle comme une opportunité d’apprentissage et réagissent aux échecs en se concentrant immédiatement sur les prochaines étapes. Ce sont des résolveurs de problèmes, lucides et débrouillards, qui savent composer avec la réalité.
À l’échelle mondiale, les startups spécialisées dans l’IA ont levé 104 milliards de dollars au premier semestre 2025, sur un total de 310 milliards de dollars levés dans tous les secteurs. Ce chiffre montre bien que d’autres domaines continuent de susciter un fort intérêt et méritent d’être explorés, notamment en Tunisie, et plus largement en Afrique.
Dans notre contexte, il est peut-être plus pertinent de s’attaquer à des problématiques locales concrètes, en construisant des solutions utiles, adaptées à l’environnement économique et social. L’IA pourra certainement jouer un rôle à l’avenir, mais elle nécessite des infrastructures numériques solides et une forte digitalisation, ce qui n’est pas encore généralisé dans notre région. Elle peut donc être intégrée progressivement, en tant que levier de croissance à moyen ou long terme, mais ne doit pas éclipser d’autres opportunités d’innovation et d’impact immédiat.