Contrairement aux idées reçues, innover ne garantit pas toujours le succès financier. C’est la conclusion d’une étude récente publiée dans International Journal of Entrepreneurial Behavior & Research, menée par Colin Donaldson, Sascha Kraus, Andreas Kallmuenzer et Cheng-Feng Cheng. En analysant 128 startups incubées en Espagne, les chercheurs ont identifié des combinaisons de facteurs relationnels et humains qui permettent aux jeunes entreprises de mieux performer, selon leur niveau d’innovation.
L’étude révèle que la performance financière ne dépend pas uniquement de l’innovation, mais aussi des compétences sociales, du capital relationnel et de la capacité à mobiliser les ressources. Ces facteurs varient toutefois selon que la startup est très innovante ou non.
Pour les startups très innovantes: les compétences en communication, persuasion et influence sont souvent décisives.
Certaines réussissent grâce à un vaste réseau de contacts (les bâtisseurs relationnels), d’autres en s’appuyant sur leur environnement entrepreneurial (les emprunteurs relationnels), ou encore en combinant réseau, compétences sociales et accès intelligent aux ressources (les mobilisateurs sociaux).
Pour les startups moins innovantes mais rentables: la clé réside dans la bonne gestion des ressources.
Certaines réussissent seules, avec peu de réseau mais une forte capacité à optimiser ce qu’elles possèdent (les mobilisateurs uniques). D’autres s’appuient à la fois sur leur réseau, les ressources disponibles et le soutien de l’écosystème (les chasseurs pragmatiques ou les mobilisateurs d’écosystème).
Ce que cela change pour les acteurs de l’écosystème
Cette étude envoie un message clair: il n’existe pas de modèle unique pour réussir. Mieux vaut comprendre le profil de sa startup et miser sur les bons leviers.
- Les entrepreneurs doivent adapter leur stratégie: les plus innovants devraient développer leurs compétences relationnelles, tandis que les moins innovants doivent apprendre à mieux mobiliser et exploiter leurs ressources.
- Les incubateurs et accélérateurs gagneraient à proposer des accompagnements ciblés selon le degré d’innovation.
- Les décideurs publics devraient concevoir des dispositifs de financement plus différenciés, car même les startups modestes peuvent réussir si elles sont bien entourées et bien outillées.
«L’innovation ne suffit pas à elle seule. Ce sont les bonnes combinaisons de relations, de compétences et de ressources qui font la différence», concluent les auteurs.