La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé d’assouplir sa politique monétaire. Réuni aujourd’hui le 30 décembre 2025, son Conseil d’administration a annoncé une baisse du taux directeur de 50 points de base, le ramenant de 7,5 % à 7 %, une mesure qui entrera en vigueur le 7 janvier 2026.
Cette décision s’inscrit dans un contexte marqué par un ralentissement de l’inflation et une croissance économique nationale en perte de vitesse.
Dans le sillage de cette décision, la BCT a également revu les taux des facilités à 24 heures.
Le taux de prêt est fixé à 8 %, tandis que le taux de dépôt est ramené à 6 %. L’objectif est de préserver la cohérence du corridor des taux et d’assurer une transmission fluide de l’orientation monétaire au marché financier.
Autre mesure notable : le taux minimum de rémunération de l’épargne est abaissé à 6%, contre 6,5 % auparavant.
Pourquoi la BCT assouplit sa politique monétaire
La décision repose sur une analyse approfondie de la conjoncture économique et financière, aussi bien internationale que nationale.
À l’échelle mondiale, l’économie a montré en 2025 une résilience relative, malgré un environnement instable marqué par les tensions géopolitiques et le durcissement de certaines politiques protectionnistes. Cette résilience a été soutenue par la baisse des prix internationaux des matières premières, notamment de l’énergie, et par un assouplissement des conditions financières internationales.
En Tunisie, la dynamique économique s’est affaiblie. La croissance a atteint 2,4 % au troisième trimestre 2025, contre 3,2 % le trimestre précédent.
Hors agriculture, la croissance est encore plus modérée, limitée à 1,5 %, pénalisée par la contreperformance de secteurs clés comme l’énergie, le textile, l’habillement et le cuir.
Sur le plan extérieur, le déficit commercial s’est aggravé pour atteindre 20,2 milliards de dinars sur les onze premiers mois de 2025, contre 16,8 milliards un an plus tôt, sous l’effet d’une hausse des importations.
Cependant, la bonne performance des recettes touristiques et des revenus du travail a permis de limiter le déficit courant à 2,4 % du PIB, contre 1,2 % à la même période de 2024.
Les réserves en devises se sont établies à 25,5 milliards de dinars, couvrant 108 jours d’importations à fin décembre 2025. Le dinar, de son côté, continue de faire preuve de résilience, avec une appréciation face au dollar et un ajustement modéré face à l’euro.
Une inflation en recul, mais sous surveillance
Le taux d’inflation s’est maintenu à 4,9 % en novembre 2025, confirmant la poursuite du processus de désinflation, même à un rythme lent.
Cette tendance est principalement liée au ralentissement de l’inflation des produits à prix administrés et à une légère détente des prix des produits alimentaires frais, dont l’inflation est revenue à 11,1 %.
En revanche, l’inflation sous-jacente continue d’augmenter progressivement, atteignant 4,7 %.
Sur l’ensemble de l’année 2025, l’inflation moyenne devrait s’établir à 5,4 %, contre 7 % en 2024.









