Le récent rapport sur les statistiques des recettes publiques en Afrique 2025 révèle une tendance à la hausse de la mobilisation des ressources intérieures sur le continent. En 2023, le ratio moyen impôts/PIB en Afrique a atteint 16.1%, marquant une progression pour la troisième année consécutive. Cependant, derrière cette moyenne se cachent de fortes disparités nationales, allant de seulement 2.9% en Somalie à des sommets dépassant les 30%.
Voici les cinq pays africains qui affichent le taux de pression fiscale le plus élevé en 2023:
- Tunisie: 34.0%
- Seychelles: 29.1%
- Maroc: 28.5%
- Afrique du Sud: 26.5%
- Maurice: 23.1%
La Tunisie occupe la première place du podium avec un ratio de 34.0%, un niveau qui dépasse même la moyenne des pays de l’OCDE (33.9%). Le pays a connu une progression spectaculaire, enregistrant la plus forte hausse du continent entre 2013 et 2023 avec une augmentation de 5.7 points de pourcentage.
Selon le rapport, cette pression fiscale tunisienne repose sur trois piliers majeurs:
- L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP): il a contribué à hauteur de 3.3 points de la hausse sur dix ans.
- La TVA: en progression de 1.7 point sur la même période.
- Les cotisations de sécurité sociale: elles représentent plus de 20% du total des recettes fiscales tunisiennes.
Cette hausse s’explique en partie par une explosion de 147% de la masse salariale à la suite d’augmentations de salaires successives, boostant mécaniquement les recettes liées à l’IRPP et aux cotisations sociales.
Les Seychelles (29.1%) et le Maroc (28.5%) suivent de près la Tunisie. Aux Seychelles, la performance est notamment portée par le secteur du tourisme qui génère environ la moitié des recettes de TVA. Le Maroc, tout comme la Tunisie, se distingue par l’importance de ses cotisations de sécurité sociale dans sa structure fiscale.
L’Afrique du Sud (26.5%) maintient une pression fiscale élevée, s’appuyant fortement sur l’impôt sur le revenu et les bénéfices qui constituent plus de la moitié de ses recettes totales. Enfin, Maurice complète ce top 5 avec un ratio de 23.1%, affichant une efficacité notable dans la collecte de la TVA par rapport à ses voisins.
Malgré ces performances de pointe, le rapport souligne que 20 des 38 pays étudiés présentent encore un ratio inférieur à 15%. Ce seuil est pourtant considéré comme essentiel par les experts pour financer durablement les infrastructures, la santé et l’éducation, indispensables à la croissance inclusive du continent.


