On ne peut nier, jusqu’à aujourd’hui, l’importance des entreprises dans la création d’emplois et de richesses économiques. Les entreprises, quelle que soit leur forme, évoluent toutefois dans un environnement encore marqué par de nombreux freins.
Comme le révèlent les résultats d’analyses de la première édition du Rapport national sur l’Entreprise en Tunisie, réalisé par l’IACE, le climat des affaires tunisien reste contraignant. Ce rapport, dans sa première publication, montre que ces obstacles n’affectent pas toutes les entreprises de la même manière. La taille, le secteur d’activité et le niveau de formalisation constituent ainsi des facteurs déterminants.
Le financement, talon d’Achille, un défi de longue date…
Le premier obstacle, largement évoqué depuis longtemps et qui persiste jusqu’à aujourd’hui, est l’accès au financement. Il s’agit de l’un des principaux défis auxquels les entreprises sont confrontées, comme le souligne le rapport. Plus précisément, de nombreuses entreprises, principalement les petites et moyennes entreprises, estiment que l’obtention d’un crédit demeure un parcours complexe, marqué par des exigences élevées et des coûts parfois dissuasifs. Ces entreprises considèrent que cette situation est due à des garanties limitées et à une relation souvent fragile avec le système bancaire. Par ailleurs, les grandes entreprises, bien que mieux structurées, ne sont pas épargnées, notamment lorsqu’il s’agit de financer des projets d’envergure.
Un marché inéquitable
Les pratiques informelles et la corruption continuent de fragiliser le tissu économique, en particulier les PME. Elles favorisent une concurrence déloyale et accroissent les coûts cachés pour les entreprises qui respectent les règles. Dans ce contexte, les structures de petite taille apparaissent plus vulnérables, disposant de moins de ressources pour faire face aux pressions administratives ou aux irrégularités du marché.
Pénurie de main-d’oeuvre qualifiée
Le manque de main-d’œuvre qualifiée constitue un obstacle important, en particulier pour les grandes entreprises qui ont besoin de compétences spécialisées pour rester compétitives. À cela s’ajoute une réglementation du travail souvent jugée rigide et complexe, ce qui limite la capacité des entreprises à s’adapter rapidement aux changements du marché.
Investissement freiné fiscalité
L’instabilité politique et fiscale influence fortement les décisions d’investissement. Le manque de visibilité à moyen et long terme décourage l’initiative privée et freine le développement des entreprises. Les taux d’imposition, lorsqu’ils sont élevés ou imprévisibles, renforcent cette incertitude, surtout pour les entreprises formelles.
Autres?
Les contraintes liées aux infrastructures, en particulier au transport, représentent un obstacle majeur pour les entreprises. Elles affectent surtout celles dont l’activité dépend de chaînes logistiques étendues, entraînant une hausse des coûts et une baisse de compétitivité sur les marchés nationaux et internationaux.
Face à ces constats, les experts soulignent la nécessité de politiques publiques mieux ciblées. Le soutien aux entreprises exportatrices, la relance du secteur industriel et l’accompagnement des entreprises de services apparaissent comme des leviers essentiels. La modernisation des outils de gestion et la digitalisation des procédures peuvent également renforcer la transparence, réduire les pratiques informelles et améliorer l’efficacité globale du tissu entrepreneurial.
L’amélioration du climat des affaires ne peut se limiter à une approche uniforme. Les défis varient selon la taille et le type d’entreprise. Une stratégie différenciée, basée sur des données fiables et des réformes structurelles cohérentes, est essentielle pour stimuler la croissance, l’investissement et l’emploi de manière durable.
Il est à noter que le rapport analyse toutes les formes d’entreprises, microentreprises, PME, grandes entreprises, entreprises publiques et communautaires, et propose un diagnostic clair des défis et des leviers de développement.









