En 2024, et pour la première fois, les arrivées de non-résidents, y compris les Tunisiens résidant à l’étranger, ont franchi le cap des 10 millions de visiteurs, affichant une progression de 9,5% sur un an. Leur nombre s’est établi à 10,248 millions sur l’ensemble de l’année, générant 24,468 millions de nuitées. Ces flux touristiques ont permis de réaliser des recettes record de 7 600 MTND.
Cela représente une recette moyenne de 311 TND par nuitée et une dépense moyenne de 742 TND par visiteur. À titre de comparaison, ces chiffres se rapprochent de ceux de l’Égypte, qui annonce une dépense moyenne par nuitée d’environ 112 dollars (330 TND).
Ces données doivent cependant être nuancées. Les chiffres réels des dépenses sont plus élevés, car les statistiques officielles ne capturent pas intégralement les dépenses des Tunisiens résidant à l’étranger, qui privilégient souvent la location d’appartements ou de maisons aux séjours hôteliers. La dépense moyenne par séjour par les touristes proprement dits est ainsi estimée à environ 1 300 TND. Cette moyenne reste inférieure à celle de destinations comparables comme le Maroc, qui affiche une dépense moyenne par touriste d’environ 625 dollars (soit 1 840 TND).
Cet écart s’explique principalement par la structure de l’offre et la clientèle. Le tourisme tunisien repose encore largement sur une offre balnéaire, tandis que le Maroc mise davantage sur un tourisme culturel et urbain à plus forte valeur ajoutée. De plus, la composition des arrivées en Tunisie, avec une forte présence de touristes maghrébins (notamment libyens), influence la répartition des dépenses. Ces visiteurs, qui connaissent bien le pays, optent fréquemment pour la location saisonnière et consacrent leur budget aux épiceries et commerces de proximité plutôt qu’aux circuits touristiques et restaurants traditionnels. L’économie parallèle ne concerne pas seulement les produits industriels, mais également les services. Seule une profonde réforme fiscale, qui allège les charges, est capable d’intégrer les flux qui échappent.









