La fin du soutien d’USAID crée un vide humanitaire majeur dans le Nord ivoirien, où ONG et populations peinent à absorber le choc.
La décision soudaine des États-Unis de mettre fin aux financements d’USAID dans plusieurs régions sensibles de Côte d’Ivoire provoque une onde de choc dans le nord du pays, déjà éprouvé par l’insécurité, la pauvreté structurelle et la pression migratoire interne.
Depuis l’annonce officielle de cette mauvaise nouvelle, les organisations humanitaires locales tirent la sonnette d’alarme: des milliers de familles risquent de perdre l’accès à l’assistance alimentaire, aux programmes de santé communautaire et aux initiatives de résilience économique qui constituaient jusqu’ici un filet de sécurité vital.
Selon plusieurs ONG opérant dans le Poro, le Tchologo et le Bounkani, les premières répercussions se font déjà sentir: centres nutritionnels sous-approvisionnés, suspension de projets d’accès à l’eau potable et réduction des activités de sensibilisation contre les maladies endémiques.
Dans certaines localités frontalières, les équipes affirment devoir rationner leurs interventions, faute de moyens suffisants pour maintenir le niveau d’aide antérieur.
La situation inquiète d’autant plus que le Nord ivoirien fait face à une recrudescence d’incidents sécuritaires et à une vulnérabilité socioéconomique chronique.
Les programmes financés par USAID jouaient un rôle stratégique et crucial dans l’accompagnement des communautés, notamment dans le renforcement du tissu social, la prévention des tensions locales et l’appui aux initiatives d’autonomisation des jeunes.
Leur retrait soudain met à rude épreuve les capacités nationales, malgré les efforts déclarés du gouvernement pour mobiliser des partenaires alternatifs.
Sur le terrain, les ONG craignent une aggravation rapide des besoins si les financements ne sont pas remplacés. Certaines anticipent déjà une hausse des cas de malnutrition infantile, une résurgence des maladies hydriques et un ralentissement des activités éducatives dans les zones les plus reculées.
Plusieurs acteurs appellent ainsi à une mobilisation urgente de nouveaux bailleurs, africains comme internationaux, afin d’éviter une crise humanitaire silencieuse dans cette région frontalière particulièrement sensible.
Alors que les discussions diplomatiques se poursuivent, les populations du Nord espèrent un relais rapide pour atténuer les effets d’une décision dont l’impact se fait sentir au quotidien.









