L’intérêt croissant d’un important groupe turc pour l’huile d’olive tunisienne pourrait marquer une nouvelle phase d’expansion pour ce secteur emblématique. Entre ambitions d’investissement, opportunités d’exportation et enjeux de souveraineté économique, la Tunisie se retrouve au cœur d’un nouvel appétit international.
Il faut avouer que l’or vert tunisien n’en finit plus d’attirer les convoitises. Cette fois, on parle d’un puissant groupe agroalimentaire turc qui manifeste un intérêt affirmé pour l’huile d’olive tunisienne, un produit dont la réputation mondiale ne cesse de croître.
L’annonce, qui circule depuis plusieurs jours dans les milieux économiques, laisse entrevoir un partenariat potentiel capable de redessiner le paysage oléicole représentant une bonne partie du secteur économique du pays.
Pour la Tunisie, dont l’huile d’olive représente près de la moitié des exportations agricoles, cette perspective pourrait constituer une opportunité majeure, mais aussi un défi de taille.
Le groupe turc, actif dans la transformation et la distribution de produits agricoles, étudie la possibilité d’investir directement dans la chaîne de production tunisienne, depuis l’achat d’olives jusqu’à la mise en bouteille, en passant par des projets de modernisation des huileries.
Selon des sources proches du dossier, l’objectif serait de sécuriser un approvisionnement de qualité tout en profitant des capacités de production tunisiennes, reconnues parmi les plus compétitives du bassin méditerranéen.
Du côté des producteurs tunisiens, l’annonce suscite à la fois espoir et prudence.
Si un partenaire international peut offrir de nouveaux débouchés, un transfert technologique et une amélioration nette et considérable de la qualité, certains redoutent une dépendance accrue à des acteurs étrangers ou une pression sur les prix au détriment des petits oléiculteurs.
Les professionnels du secteur plaident déjà pour un cadre de collaboration clair qui protège la valeur ajoutée locale et consolide la marque “huile d’olive tunisienne”, encore trop souvent vendue en vrac sous d’autres étiquettes.
L’intérêt du groupe turc intervient dans un contexte de forte volatilité des marchés mondiaux, où la demande en huile d’olive demeure élevée malgré une baisse de la production dans plusieurs régions méditerranéennes.
Disons que pour la Tunisie, qui ambitionne de renforcer sa position parmi les trois premiers exportateurs mondiaux, l’enjeu est de taille: transformer cet intérêt international en levier de développement durable, tout en préservant la richesse et l’identité de son or vert.









