L’une des questions largement traitées par les analystes est l’impact de la large campagne de recrutement par l’administration et les entreprises publiques sur la masse salariale. Rapportées au PIB, ces rémunérations pèsent lourd, représentant un fardeau pour les finances de l’État et un obstacle concret à l’amélioration de la notation souveraine.
Paradoxalement, dans son dernier rapport, Moody’s ne s’est pas inquiétée de cette politique et a avancé un scénario de stabilité de ce ratio dans les années à venir.
Pour mieux comprendre la situation, il suffit de jeter un coup d’œil sur les chiffres de l’exécution du budget fin septembre 2025 et ces dernières années.
Sur les neuf premiers mois de l’année, les rémunérations ont totalisé 17 416,6 MTND. Si on annualise ces dépenses, nous aurons une somme de 23 222,1 MTND. Maintenant, comme une grande partie des désignations entrent en vigueur durant les derniers mois de l’année, avec un effet rétroactif, ce chiffre pourrait atteindre 23 500 MTND. En d’autres termes, il y a une économie de près de 900 MTND par rapport à ce qui a été prévu par la loi de finances 2025.
Et ce n’est pas nouveau, car les rémunérations de 2024 ont totalisé 22 273,1 MTND contre des projections initiales de 23 711,1 MTND.
Ainsi, nous pensons que même si l’exécutif prévoit une enveloppe de 25 267 MTND pour 2026, les dépenses réelles seraient bien inférieures. L’approche de la construction du budget est très prudente, optant pour le pire des scénarios côté dépenses de sorte à éviter toute mauvaise surprise qui pourrait intervenir au cours de l’exercice. Cela permet de dégager une marge de manœuvre très précieuse pour affronter les imprévus.









