L’Afrique continue d’importer massivement sa nourriture, et la Tunisie s’inscrit pleinement dans cette dynamique. C’est ce que révèle le rapport « The State of Commodity Dependence 2025 » publié par la CNUCED, un document qui met en lumière la dépendance alimentaire du continent et la vulnérabilité économique qui l’accompagne.
Sur la période 2021-2023, l’Afrique a ainsi importé pour 97 milliards USD de produits alimentaires, soit une hausse de près de 19 % par rapport à 2012-2014. Une montée régulière, presque silencieuse, mais qui raconte beaucoup: les sécheresses, les chocs climatiques, les pressions démographiques, et parfois, l’insuffisance des politiques agricoles.
Dans ce tableau continental, l’Afrique du Nord occupe une place centrale. La région concentre plusieurs des plus gros importateurs du continent. Et au sommet de ce classement figure sans surprise l’Égypte, avec 16,4 milliards USD d’importations alimentaires. Une dépendance en partie liée à sa démographie — plus de 110 millions d’habitants — mais aussi à son besoin massif en céréales, sucre, oléagineux ou produits laitiers.
L’Algérie suit avec 9,98 milliards USD, juste devant le Maroc avec 8,7 milliards USD. Trois pays nord-africains occupent donc le podium continental, rappelant combien le Maghreb reste attaché au marché mondial pour nourrir sa population.
Derrière eux, la scène africaine s’élargit avec des pays plus au sud et à l’ouest. L’Afrique du Sud se positionne au 4ᵉ rang avec 6,07 milliards USD, le Nigeria au 5ᵉ rang avec 5,59 milliards USD, puis viennent la Libye (3,08 milliards USD), l’Éthiopie (3,02 milliards USD), le Kenya (2,996 milliards USD) et la Côte d’Ivoire (2,898 milliards USD). Ces chiffres montrent que la dépendance alimentaire n’est pas limitée à l’Afrique du Nord, mais touche l’ensemble du continent, même des économies émergentes comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria.
Puis arrive la Tunisie, située à la 10ᵉ place avec 2,873 milliards USD d’importations alimentaires.









