Selon le rapport annuel 2024 sur la supervision bancaire publié par la Banque centrale de Tunisie (BCT), le nombre de cartes bancaires en circulation a reculé à 5,5 millions à fin 2024, contre 7,1 millions en 2023, soit une baisse de 21,4%. Cette diminution s’explique, selon la BCT, par une opération d’assainissement des cartes non actives menée par les banques afin d’améliorer la qualité des données et de mieux cibler les utilisateurs actifs.
Malgré ce recul, l’usage des moyens de paiement électroniques a continué de croître. Le nombre de transactions monétiques a atteint 151,5 millions d’opérations en 2024, contre 138,9 millions en 2023, soit une hausse de près de 9%. En valeur, le volume total des transactions s’est élevé à 26 273 millions de dinars, en progression par rapport aux 23 674 millions enregistrés l’année précédente.
Cette évolution confirme une tendance nette vers la digitalisation des paiements en Tunisie, soutenue par l’expansion des terminaux de retrait et de paiement. Le réseau des distributeurs et guichets automatiques bancaires (DAB/GAB) a continué de s’élargir, atteignant 3 305 unités à fin 2024, contre 3 207 en 2023, soit une hausse moyenne annuelle de 3% sur les cinq dernières années.
Toutefois, l’Association nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME) souligne que le coût élevé des cartes bancaires et des opérations bancaires reste un frein important à leur utilisation. Selon l’association, les frais d’émission et de renouvellement peuvent varier entre 20 et 40 dinars, et les commissions sur les retraits et paiements continuent de peser sur les consommateurs, en particulier ceux à revenu limité. L’ANPME estime que ces coûts contribuent à la réduction du nombre de cartes actives, malgré l’essor des paiements numériques.







