Les prix mondiaux de l’énergie devraient connaître une nouvelle décrue spectaculaire au cours des deux prochaines années. Selon le dernier Commodity Markets Outlook publié en octobre 2025 par la Banque mondiale, l’indice global des prix de l’énergie reculera de 12% en 2025, puis de 10% supplémentaires en 2026. Cette tendance s’explique avant tout par un excédent croissant de pétrole sur les marchés mondiaux, combiné à une demande qui stagne.
Le rapport prévoit que le prix du baril de Brent chutera à 68 dollars en 2025, contre 81 dollars en 2024, avant de descendre encore à 60 dollars en 2026. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) ont en effet relevé leurs quotas de production, tandis que la croissance économique mondiale reste atone et que la transition vers les véhicules électriques réduit la demande de carburants fossiles.
«L’offre mondiale de pétrole dépasse largement la demande», souligne le rapport, estimant que l’excédent de production en 2026 sera supérieur de 65% au dernier pic enregistré en 2020.
Cette abondance d’or noir exerce une pression baissière sur l’ensemble des marchés énergétiques. Le charbon australien devrait ainsi perdre encore 7% de sa valeur en 2026, et les prix du gaz naturel afficheront des trajectoires contrastées: en hausse de 11% aux États-Unis, mais en baisse de 11% en Europe, à mesure que l’Union européenne réduit ses importations en provenance de Russie.
La Banque mondiale anticipe toutefois un léger rebond en 2027, avec une hausse de 6% de l’indice énergétique, mais prévient que les risques demeurent orientés à la baisse. Une croissance mondiale plus faible que prévu ou une nouvelle vague de surproduction pourraient accentuer la chute des cours.
En revanche, des tensions géopolitiques accrues ou de nouvelles sanctions sur le pétrole russe pourraient momentanément inverser la tendance.
Pour les pays importateurs d’énergie, cette évolution pourrait s’avérer bénéfique. La baisse des prix du pétrole «offre une occasion de réduire les subventions énergétiques et de réorienter les dépenses publiques vers la santé, l’éducation ou la transition climatique», souligne la Banque mondiale.

