En 2024, les banques exerçant des opérations islamiques ont poursuivi leur progression sur le marché tunisien. Leur part de marché en crédits s’est renforcée de 0,8 point pour atteindre 8,2 %, tandis que leur part dans le total actif et les dépôts a légèrement augmenté, respectivement à 7,1 % et 8,2 %.
Leur portefeuille d’emplois d’exploitation a atteint 9 766 millions de dinars tunisiens (MDT), en hausse de 14,6 % par rapport à 2023. Les crédits restent dominés par les opérations de Mourabaha (65,1 %) et les opérations d’Ijara (16,1 %). Les autres postes notables comprennent 146 MDT de créances rattachées aux comptes clients et 698 MDT de titres de placement et de participation. Toutefois, les créances en impayés et rééchelonnées ont fortement augmenté, passant à 1 011 MDT (+361,6 %).
Du côté des ressources, les banques islamiques ont enregistré une progression de 13 % pour atteindre 9 507 MDT, dont 99 % proviennent des dépôts. La structure des dépôts reste stable : 45,4 % pour les comptes d’épargne, 34,2 % pour les comptes à vue et 20,4 % pour les dépôts participatifs.
Le risque de crédit s’est toutefois aggravé. Les créances classées ont augmenté de 30,8 % pour atteindre 754 MDT, représentant 6,7 % des engagements totaux contre 5,8 % en 2023. Le taux de provisionnement a légèrement diminué à 37,5 %.
La rentabilité a été contrastée. Le produit net bancaire (PNB) a progressé de 12 %, soutenu par la marge de profit qui représente plus de 70 % du PNB. Les charges opératoires ont augmenté de 11,2%, entraînant un coefficient d’exploitation légèrement meilleur à 53,4 %. Cependant, le résultat net a reculé de 10,6 % à 125 MDT, et les indicateurs de rentabilité (ROA à 1,1 % et ROE à 11,2 %) ont connu une légère détérioration.
Enfin, les ratios de solvabilité restent satisfaisants, offrant aux trois banques islamiques des marges confortables pour poursuivre le développement de leurs activités.






