L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts ont poursuivi, jeudi 6 novembre 2025, l’examen du projet de loi de finances et du budget économique pour l’année 2026. La séance, présidée par Brahim Bouderbala, s’est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l’Économie et de la Planification.
Les débats ont mis en lumière les attentes élevées des députés quant à l’impact réel des politiques économiques sur la vie quotidienne des citoyens. Ils ont appelé le gouvernement à adopter une stratégie de communication claire afin d’expliquer aux Tunisiens les mesures engagées et leurs effets.
Les députés ont également insisté sur la nécessité d’un plan global pour soutenir les agriculteurs, mieux encadrer la commercialisation des produits agricoles et assurer la disponibilité des semences, des engrais et des aliments pour bétail. D’autres interventions ont dénoncé le manque de stratégie d’investissement dans le projet de loi de finances 2026, soulignant la nécessité de réformes législatives pour encourager l’investissement et simplifier les procédures administratives.
Le ministre de l’Économie et de la Planification a, pour sa part, défendu la politique économique du gouvernement. Il a affirmé que les résultats obtenus restaient globalement positifs: hausse de plus de 20% des investissements étrangers, recul du taux de chômage à 15,3%, baisse de l’inflation à 4,9% et amélioration du déficit budgétaire. Ces avancées ont, selon lui, contribué à rehausser la notation souveraine de la Tunisie.
Concernant le financement du budget de l’État, le ministre a précisé que les ressources proviennent du financement interne, du recours à l’endettement extérieur et des avances de la Banque centrale, un choix qu’il a qualifié de “souverain et stratégique” pour préserver l’indépendance nationale. Il a également souligné l’urgence de réformer les entreprises publiques déficitaires comme la STEG, la CPG ou encore l’Office des céréales.
Sur le plan sectoriel, le ministre a évoqué plusieurs actions:
- la réussite attendue de la saison oléicole et de la récolte des dattes,
- le soutien au tourisme, notamment dans le Sud, à travers la diversification de l’offre et la promotion régionale,
- la poursuite de la numérisation de l’administration et de la réforme du système éducatif,
- le lancement prochain du programme national «Raidet 2» pour l’autonomisation économique des femmes,
- et la mise en œuvre de projets environnementaux dans les régions affectées par la pollution industrielle, notamment à Gabès.
Le ministre a également souligné les efforts déployés pour moderniser les infrastructures, avec 802 kilomètres de routes réalisés, la réhabilitation de 6 800 logements et la création de plus de 2 000 emplois pour les diplômés.
Enfin, il a rappelé que le gouvernement œuvre à l’élaboration du nouveau plan de développement national, basé sur les rapports des conseils régionaux et sectoriels, qui sera présenté au Parlement d’ici la fin de l’année. Il a conclu en insistant sur la complémentarité entre les fonctions législative et exécutive, “au service de l’intérêt supérieur de la nation”.







