Lançant la table ronde, Oumaima Chaaouri, vice-présidente JCI Tunisie, pose, tout de go, l’équation qui décrit ce que devrait être la synergie entre les entrepreneurs et les institutions de soutien dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine; l’accord visant à créer un marché unique pour les biens, les services et la libre circulation des personnes sur le continent africain.
Dans ce contexte prometteur, Ridha Mahjoub, professeur à Paris-Dauphine et membre du laboratoire LAMSADE, CNRS, trace une ligne d’optimisme lors de la deuxième table ronde organisée après l’ouverture du ‘2025 JCI World Congress’, qui se tient du 2 au 8 novembre à Tunis sur le thème ‘Leading by Innovation’: «Il s’agit de l’agrément de pas moins de 54 pays africains. Une invitation qui nous dit: démarrons tout de suite! Cela ne vient pas du néant, car, déjà, l’implémentation du Comesa a été très efficace et tout indique que les opportunités sont là pour les jeunes entrepreneurs, à commencer par les femmes entrepreneures. Le Comesa a notamment apporté l’accès à la formation et c’est là un point essentiel qui les aide à comprendre l’international et en saisir les opportunités».
«Pour que la mission business ne soit pas seulement productive mais aussi transformative»
Mazen AlKassem, chef de projet et expert technique chez Expertise France, va dans le même sens mais abonde dans le concret: «Huit structures sont actuellement en train de soutenir les entrepreneurs en matière de training, coaching, understanding, follow up… Expertise France y est engagée au Sénégal, en Mauritanie, au Kenya, au Congo, dans les secteurs éducation, santé, ITC, agrobusiness, bâtiment… Nous travaillons sur la stratégie, les complications logistiques, en trois modes d’accès à l’international. Le premier par les franchises. Le deuxième par la rentrée immédiate dans le marché. Le troisième par l’approche progressive du local à l’international». Pour lui, l’internationalisation est une aventure mais il ne faut pas perdre le nord: «Il faut s’informer, calculer les choses, se rendre capable d’y naviguer».
Douja Gharbi, analyste experte, CEO de RedStart Tunisie, donne un exemple: «Nous avons quatre missions au Kenya, en RDC, en Égypte et en Côte d’Ivoire où nous avons préparé les entrepreneurs à se connecter à différents partenaires pour préparer des business plans, compiler des infos sur le marché, se créer des networks… Nous les aidons pour les infos mais aussi pour la logistique, le digital… Nous sommes convaincus qu’il faut y aller! Il faut être présent sur place pour dénicher des partenaires».
Abondant aussi dans le concret, Sahar Mechri, DE de Managers, fondatrice du programme Femmes Entrepreneures de Tunisie et de l’African ESG Summit, évoque une success story, celle d’une Award winner en 2022: «Chaque fois qu’elle a participé à une mission avec nous, elle a réussi à s’imposer. Pourquoi? D’abord parce qu’elle a de la détermination, parce qu’elle est focused et parce que son mindset lui a donné la force d’aller de l’avant. Elle fait invariablement preuve d’une grande humilité, elle demande constamment des conseils. Elle est venue à nous dans un moment critique avec des ressources limitées et nous l’avons aidée à évaluer les risques et à prendre la bonne décision. Le design de notre programme et de notre équipe fait que notre valeur ajoutée s’exprime dans le long terme. Le but a toujours été de parvenir à un équilibre entre le skill building, le partenariat et la production de business. Nous avons ainsi réussi à mettre sur pied une communauté qui partage les mêmes valeurs et qui dégage de l’énergie. Cette énergie est ce qui nous lie et qui a fait que la mission business ne soit pas seulement productive mais aussi transformative».





