Alors que la Tunisie étudie un retour sur les marchés internationaux de la dette privée, il est essentiel de jeter un coup d’œil sur les conditions de sortie des pays africains pour mobiliser des fonds.
Hier, le Nigeria a émis des eurobonds pour 2,35 milliards de dollars à 10 et 20 ans. Elle a attiré des souscripteurs pour une valeur record de plus de 13 milliards de dollars. Les investisseurs ont ainsi largement ignoré les menaces du président américain Donald Trump concernant une action militaire potentielle dans le pays si les autorités ne réprimaient pas les meurtres de chrétiens.
L’agence nigériane de la dette a indiqué que les obligations à 10 ans ont été émises à un taux de 8,6308% et celles à 20 ans à 9,1297%, en deçà des indications de prix initiales.
Les fonds levés via cette émission d’euro-obligations seront utilisés pour financer le déficit budgétaire de 2025 de la nation la plus peuplée d’Afrique.
Plusieurs pays africains sont retournés sur les marchés des euro-obligations ces dernières semaines pour capitaliser sur une baisse des taux d’intérêt et une demande robuste des investisseurs, et l’émission totale de dette souveraine des marchés émergents a atteint un niveau inédit cette année. La République du Congo a émis sa première euro-obligation en près de 20 ans, et le Kenya et l’Angola ont émis de nouvelles obligations le mois dernier.
Pour la Tunisie, nous pensons qu’elle doit encore temporiser avec une émission à la mi-2026. L’idée est de bénéficier de la baisse des taux par la Fed d’une part, et de profiter d’une potentielle révision à la hausse de la notation souveraine par Moody’s au premier trimestre de l’année prochaine.








