Les banques tunisiennes continuent de faire face à un environnement économique difficile, marqué par une inflation élevée, une croissance faible et des taux d’intérêt persistants. Cette conjoncture freine la demande de crédit et limite leur capacité à accroître leurs profits.
Selon Fitch Ratings, la croissance du crédit est restée quasi nulle au cours des cinq premiers mois de 2025, à seulement 0,6%. Cette situation résulte à la fois d’une demande faible de la part du secteur privé et des besoins de financement élevés de l’État, qui captent une grande partie des ressources disponibles. En dépit de la récente amélioration de la note souveraine de la Tunisie à «B-» en septembre 2025 et d’une légère réévaluation de l’environnement opérationnel, les banques ne devraient pas bénéficier d’un allégement significatif de leurs contraintes.
Le secteur bancaire affiche également un niveau de créances douteuses préoccupant: le ratio de NPL a atteint 14,7% à fin mars 2025, son plus haut niveau depuis quatre ans. Fitch note toutefois qu’une partie importante de ces créances est héritée d’anciennes opérations, laissant entrevoir un potentiel de réduction sur le long terme. La rentabilité reste modeste, avec un rendement moyen des capitaux propres de 10,6% sur la période 2022-premier trimestre 2025, et une progression du revenu net limitée à 13% sur le premier semestre 2025, pénalisée par la hausse des provisions et des charges d’exploitation.
Du côté de la liquidité, les banques restent stables. Les dépôts clients, principaux financements du secteur, ont augmenté de 3% sur cinq mois, tandis que les prêts ont crû de seulement 0,6%. Le recours au refinancement de la Banque centrale de Tunisie reste limité à 5% des passifs. Fitch prévoit que les banques pourraient accentuer leur exposition aux titres publics en 2026, stimulées par des rendements attractifs et une demande de crédit privé toujours faible.









