Dans le cadre du Trade and Competitiveness Programme et afin de mieux cerner les enjeux liés à l’accès au financement en Tunisie, la Banque européenne d’investissement (BEI) dévoile le second volet de son enquête « Enquête BEI / UE : Les défis des PME en Tunisie en 2025 ». Réalisée auprès de 150 dirigeants de PME tunisiennes issues des chaînes de valeur stratégiques telles que l’industrie automobile, l’agroalimentaire ou le textile, cette enquête met en lumière une réalité parlante : plus d’une PME sur deux ne parvient toujours pas à accéder à un financement formel.
Représentant 95 % du tissu entrepreneurial national, les PME et TPE contribuent de manière significative à créer de la valeur et des emplois lorsqu’elles disposent des moyens nécessaires.

Les PME jonglent entre financements formels et solutions alternatives
Bien que le financement constitue un levier essentiel pour la survie et la croissance des entreprises, toutes les PME tunisiennes ne disposent pas des mêmes opportunités d’accès au crédit. En Tunisie, une part importante des petites et moyennes entreprises continue de rencontrer des difficultés pour obtenir un financement formel, freinant ainsi leur développement et leur compétitivité.
Tandis que 44 % des dirigeants déclarent avoir obtenu un prêt auprès d’une institution financière, 15 % se sont vu en refuser un et 38 % ont encore recours à des sources informelles (proches, amis, réseaux personnels) pour financer leur activité.
D’autre part, seulement 3 % des répondants déclarent ne jamais avoir sollicité un financement formel ou informel, ce qui met en évidence la nécessité des PME tunisiennes à obtenir un soutien financier externe pour soutenir leur activité et leur croissance.
Harmoniser les contraintes bancaires locales avec les besoins des PME
Les PME se retrouvent souvent face à des conditions de prêt qu’elles estiment dissuasives. Les taux d’intérêt peu avantageux (82 %), les garanties exigées trop importantes (52 %) et la complexité des procédures (53 %) figurent parmi les principaux freins identifiés. Des obstacles immatériels, comme le manque d’accompagnement (30 %) et l’insuffisance d’information sur les options de financement disponibles (28 %), viennent également limiter l’accès à ces dispositifs.
La BEI collabore étroitement avec les banques tunisiennes afin de rendre le système financier plus favorable aux PME. À travers le TCP, la BEI propose aux institutions financières locales des mécanismes de garantie partagée visant à réduire leur exposition au risque lorsqu’elles financent les projets d’investissement portés par les PME issues des chaînes de valeur stratégiques.
Un obstacle direct à l’ambition exportatrice
Au-delà de l’activité locale, ce manque d’accès au financement agit également comme un frein à l’internationalisation. D’après l’enquête, 35 % des PME tunisiennes affirment que la difficulté à obtenir un crédit limite directement leur capacité à exporter. De plus, 45 % de celles qui réussissent à exporter le font à une échelle restreinte, faute de moyens pour s’adapter aux normes internationales, développer leur réseau logistique ou investir dans la prospection commerciale.
« Même avec des perspectives solides à l’international, accéder au crédit reste un véritable défi en Tunisie. Les solutions financières proposées sont rarement en phase avec la réalité des PME locales. On nous demande des garanties que nous ne sommes pas en mesure de fournir et les taux appliqués rendent souvent le financement peu accessible. », témoigne un dirigeant de PME tunisienne.
Pour répondre à ces blocages structurels, le Trade and Competitiveness Programme offre un accompagnement technique et financier sur-mesure visant à libérer le potentiel d’investissement des PME et renforcer leur compétitivité sur les marchés internationaux. En Tunisie, la BEI collabore avec l’UBCI et la BH Bank afin d’accompagner les PME des chaînes de valeur exportatrices dans leur processus d’internationalisation.
Méthodologie : L’enquête Banque européenne d’investissement / Union européenne :
Les défis des PME en Tunisie en 2025, commanditée par la Banque européenne d’investissement (BEI) et réalisée par l’institut de sondage Potloc, a été conduite en mai 2025 auprès de 150 propriétaires et/ou dirigeants de PME tunisiennes, représentatifs à l’échelle nationale. Les entreprises interrogées appartiennent majoritairement au tissu productif des principales chaînes de valeur exportatrices ciblées par le Programme Trade and Competitiveness de la BEI, cofinancé par l’Union européenne. Ces chaînes de valeur concernent les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et du textile.
Note aux éditeurs
La Banque européenne d’investissement (BEI)
La BEI est un partenaire privilégié de la Tunisie depuis plus de 40 ans. La BEI finance le développement et la mise en œuvre de projets clés dans des secteurs essentiels de l’économie tunisienne, tels que le soutien aux entreprises, l’agriculture, l’eau et l’assainissement, l’éducation, la santé, le transport ou encore les énergies renouvelables.
BEI Monde, la branche spécialisée du Groupe BEI, cherche à accroître l’impact des partenariats internationaux et du financement du développement. BEI Monde vise à favoriser un partenariat plus fort et plus ciblé avec l’Équipe Europe, aux côtés d’autres institutions de financement du développement et de la société civile. BEI Monde rapproche le Groupe des populations, des entreprises et des institutions locales au travers de bureaux répartis dans le monde.
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La BEI en Tunisie : https://www.facebook.com/BEIenTunisie/
L’Union européenne
L’Union européenne (UE) est une union économique et politique de 27 pays européens. Elle est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, d’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Elle agit à l’échelle mondiale pour promouvoir le développement durable des sociétés, de l’environnement et des économies, afin que chacun puisse en bénéficier.
L’Union européenne est le premier investisseur et partenaire commercial de la Tunisie, les entreprises européennes créant déjà plus de 400 000 emplois dans le pays.
La coopération couvre un large éventail de domaines — commerce, énergies renouvelables, mobilité et migration, éducation et opportunités pour les jeunes, développement rural et autonomisation des femmes — reflétant notre engagement commun en faveur de la prospérité, de la stabilité et des opportunités pour tous. Cette année marque le 30ᵉ anniversaire de l’Accord d’association UE–Tunisie, pierre angulaire d’un partenariat fort et durable avec la Commission européenne.
Depuis la signature du Mémorandum d’accord sur le Partenariat stratégique et global en 2023, l’Union européenne a mobilisé ses instruments de financement, dont plus de 600 millions d’euros de subventions dans des secteurs tels que l’énergie, les transports et les PME, soutenant ainsi près de 5 milliards d’euros d’investissements.
Le programme EU–Trade Competitiveness au Maroc, en Tunisie, en Égypte et en Jordanie (composante BEI) est une initiative conjointe de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Union européenne visant à améliorer l’accès au financement et à renforcer la compétitivité des PME locales, afin de faciliter leur intégration sur les marchés internationaux, notamment européens.
Le programme combine un accompagnement technique et un soutien financier pour renforcer l’intégration des PME dans les chaînes de valeur exportatrices prioritaires — agroalimentaire, textile et automobile.
- L’accompagnement technique aide les PME à innover, à améliorer leur compétitivité et à se conformer aux standards européens et internationaux.
- Le soutien financier, mis en œuvre via les banques locales, offre des financements à long terme et des garanties pour réduire les risques liés au financement des PME.









