Une enquête menée auprès des entreprises non-financières et non cotées en Tunisie révèle que près de la moitié d’entre elles (49%) choisissent leurs commissaires aux comptes sur la base de recommandations personnelles, tandis que la majorité (63,8%) ne dispose d’aucun comité d’audit. Ces résultats mettent en lumière des défis majeurs en matière de transparence financière et de gouvernance au sein de ce segment d’entreprises.
Cette étude s’inscrit dans le cadre de la 7ᵉ édition du Forum de la Gouvernance, organisée par le Centre Tunisien de Gouvernance des Entreprises (IACE). L’événement évalue l’impact et les limites de la loi n° 2005-96 du 18 octobre 2005, vingt ans après son adoption, notamment en matière de sécurité des relations financières. L’enquête vise à analyser l’application concrète des dispositions légales, avec un focus sur la transparence de l’information financière, l’indépendance des commissaires aux comptes et la gouvernance interne des sociétés.
L’enquête a été menée auprès de 60 entreprises non-financières et non cotées, révélant des profils variés : 30% sont des sociétés anonymes (SA), 30% des sociétés à responsabilité limitée (SARL) et 40% des SUARL ou autres formes juridiques. En termes de taille, 44,7% emploient plus de 50 personnes, 36,2% entre 10 et 50, et 19,1% moins de 10 salariés.
Le Registre National des Entreprises (RNE) joue un rôle central dans la communication et la vérification des informations : 81% des entreprises l’utilisent pour publier leurs informations financières et 89,4% s’en servent pour vérifier la situation juridique de leurs partenaires.
Concernant l’audit externe, 66% des entreprises y recourent, mais les pratiques de sélection restent largement informelles : 49% des répondants privilégient la recommandation personnelle, 21% passent par des appels d’offres, 15% alternent entre cabinets, et 15% choisissent arbitrairement. La rotation des commissaires aux comptes en cas de conflits d’intérêt reste très faible : 91% n’ont jamais changé d’auditeur pour ce motif, contre seulement 8,5% qui l’ont fait.
Enfin, l’absence de comités d’audit constitue un point critique. Seulement 36,2% des entreprises disposent d’un comité d’audit, un indicateur qui souligne le besoin urgent de renforcer les mécanismes de surveillance interne et d’améliorer la gouvernance dans ce segment d’entreprises.