À la fin du mois de septembre 2025, le déficit commercial de la Tunisie a atteint 16,7 milliards de dinars, contre 13,5 milliards un an plus tôt. Cette aggravation s’explique par une baisse du taux de couverture des importations par les exportations, passé de 77,5 à 73,5%. Autrement dit, la Tunisie importe beaucoup plus qu’elle n’exporte, ce qui creuse le déséquilibre de sa balance commerciale.
L’un des principaux éléments à l’origine de ce déficit est le secteur de l’énergie. À lui seul, le déficit énergétique représente 8,1 milliards de dinars, soit près de la moitié du total. Cette situation résulte de plusieurs facteurs: la baisse de la production nationale, le ralentissement dans l’octroi des permis d’exploration, une gouvernance jugée insuffisante du secteur, et un manque de confiance des investisseurs. Le pays se retrouve ainsi obligé d’importer davantage d’énergie pour couvrir ses besoins.
À côté de cela, la Tunisie enregistre également un déficit dans les importations de biens d’équipement (2,7 milliards de dinars) et de matières premières ou semi-manufacturées (4,99 milliards). Cependant, ces déficits sont considérés comme “productifs”, car ils traduisent une dynamique d’investissement et de production industrielle, nécessaire au développement économique.
Fait intéressant: malgré le déficit global, les produits alimentaires et de consommation enregistrent un excédent de 620 millions de dinars. Cela montre que le problème ne vient pas d’une consommation excessive, mais bien d’un déséquilibre structurel lié à la dépendance énergétique.
En somme, la structure du déficit commercial tunisien révèle un problème énergétique majeur, qui freine la stabilité de la balance extérieure. Cependant, des signes encourageants existent: performance des exportations industrielles, dynamisme du tourisme, flux financiers extérieurs et réorientation progressive des échanges commerciaux. Comprendre ces dynamiques est essentiel pour envisager des solutions durables