La première édition du PMO Mastery 2025, tenue les 11 et 12 octobre à Hammamet, a réuni des experts du management de projets pour discuter de la gouvernance, du leadership, de la gestion des ressources et de l’optimisation des processus. Cet événement a offert aux chefs de projet, managers PMO et responsables de programmes, notamment des PME, l’opportunité d’échanger, d’apprendre de nouvelles pratiques et de développer des compétences clés pour exceller dans la gestion de projets.
Lors du forum, plusieurs experts ont partagé leur vision du futur de la gestion de projets et des leviers nécessaires pour transformer durablement les organisations. Trois grandes clés se sont dégagées: le repositionnement stratégique du PMO, le leadership humain et le développement personnel comme socle de transformation.
La première clé repose sur une évolution profonde du rôle du Project Management Office (PMO). Longtemps perçu comme un simple centre de coordination ou de suivi, il est désormais considéré comme un acteur stratégique de transformation. Eman Deabil, experte en transformation organisationnelle, affirme: «Le PMO n’est plus simplement un organe de suivi des projets. Il devient un acteur crucial dans la gestion du changement et la réussite des transformations à grande échelle».
Dans un environnement instable et exigeant, le PMO doit porter une vision intégrée, capable de connecter les projets aux enjeux globaux: stratégie, performance, durabilité, innovation. Il ne s’agit plus seulement de livrer à temps, mais de contribuer à une direction cohérente, en phase avec l’évolution des besoins des parties prenantes.
En lien avec cette transformation, la deuxième clé évoquée est la nécessité d’ancrer les pratiques de gestion de projets dans une culture d’apprentissage continu. Les connaissances étant aujourd’hui largement accessibles, chacun peut progresser et s’adapter, à condition de s’en donner les moyens. Eman Deabil insiste sur ce point: «Grâce aux forums, aux réseaux sociaux, aux livres ou aux plateformes en ligne, chacun peut renforcer son leadership. Il n’y a plus d’excuse pour ne pas apprendre».
Cette culture d’apprentissage n’est pas accessoire: elle est vitale dans un monde professionnel mouvant, où la technologie évolue rapidement et où l’agilité devient une compétence centrale. Elle exige une posture d’ouverture, de curiosité et une capacité à remettre en question les pratiques établies.
La troisième clé abordée lors du forum touche au facteur humain, élément fondamental dans la réussite des projets. Le leadership ne peut plus être purement opérationnel: il doit devenir humain, empathique et responsable. Heba Bilal AlShehhi, auteure de Elements of Leadership, souligne: «Un bon leader, aujourd’hui, doit avant tout incarner la confiance, l’empathie et l’intelligence émotionnelle».
Ce type de leadership permet non seulement de maintenir des équipes engagées et motivées, mais aussi de favoriser un climat de travail sain, propice à la performance collective. Il s’oppose à une culture managériale fondée sur le contrôle et la pression, en valorisant les relations, l’écoute et le respect mutuel.
Ces trois leviers – PMO stratégique, apprentissage continu, leadership humain – forment le socle d’une gestion de projets moderne, alignée sur les attentes des organisations d’aujourd’hui. Ils rappellent que la transformation ne dépend pas uniquement des outils ou
des méthodologies, mais d’une vision, de compétences relationnelles fortes et d’un engagement constant dans l’évolution personnelle et collective.









