Le fournisseur d’électricité allemand de l’énergie RWE a décidé de se retirer du mégaprojet d’ammoniac vert, Hyphen, en Namibie. Il s’agissait d’un investissement de 10 milliards de dollars. Pour le pays, et pour le continent, c’est un revers pour les ambitions de développement des énergies renouvelables.
RWE avait signé en 2022 un protocole d’accord préliminaire et non contraignant avec Hyphen pour acheter environ 300 000 tonnes d’ammoniac par an à partir de 2027.
Ce retrait illustre comment certaines entreprises reconsidèrent leurs paris coûteux sur des technologies émergentes.
C’est encore un momentum critique pour le pays, qui vient d’être rétrogradé au rang de pays à revenu intermédiaire inférieur, en raison de tensions budgétaires récentes. Pour se rattraper, le gouvernement s’est fixé un objectif de croissance ambitieux de 7%, reposant en grande partie sur l’hydrogène vert et les énergies renouvelables. Hyphen était au cœur de cette vision. L’une de ses promesses phares était la création d’emplois: 15 000 postes pendant la phase de construction et 3 000 emplois permanents, dans le cadre d’un plan plus large visant à créer 30 000 emplois verts d’ici à 2030.
Ce retrait est particulièrement dommageable. Sans un client principal comme RWE, la Namibie pourrait avoir plus de mal à attirer des financements, à sécuriser des contrats d’achat et à atteindre ses objectifs en matière d’énergie verte.
Le risque ne se limite pas à la perte d’emplois et de revenus, mais inclut aussi une perte de confiance des investisseurs dans la stratégie hydrogène du pays.