Lors de son passage ce jeudi 2 octobre 2025 sur les ondes d’Express FM, Sébastien Sanchez, directeur général d’Assurances Maghrébia, a mis en avant les avancées du secteur en matière de digitalisation tout en soulignant que la relation de conseil reste au cœur du métier.
Il a rappelé que la digitalisation dans l’assurance n’est pas une nouveauté et qu’elle s’est déjà imposée dans la gestion quotidienne. «La gestion des sinistres automobiles est digitalisée depuis plusieurs années chez nous, avec une application permettant de suivre son dossier en temps réel depuis son smartphone», a-t-il expliqué. Le même progrès s’observe dans l’assurance santé, où les assurés n’ont plus besoin de déposer physiquement leurs bulletins de soins, désormais accessibles en ligne. Ces évolutions, selon lui, offrent un gain de temps considérable et réduisent la dépendance aux horaires d’ouverture des agences.
Entre digitalisation et sensibilisation du public
Pour autant, Sébastien Sanchez a rappelé que la digitalisation ne remplace pas tout. La vente d’assurances en ligne reste marginale en Tunisie, notamment pour l’assurance habitation, faute d’une véritable culture de l’assurance dans la société. «Tant que le public n’est pas convaincu de son besoin, il ne se lèvera pas le matin en décidant d’assurer sa maison sur une application», a-t-il noté. La plupart des souscriptions se font encore en agence, car les assurés attendent un accompagnement et une explication claire de leurs besoins.
Il a aussi évoqué les freins culturels et administratifs, comme l’attachement au papier, à la signature et au tampon, qui ralentissent encore la transition vers un modèle 100% digital.
Vers une réforme structurante du secteur
Interrogé sur les réformes à mener pour accélérer la modernisation du secteur, le directeur général d’Assurances Maghrébia a affirmé que les pistes sont déjà identifiées et soutenues par le régulateur, le Comité général des assurances (CGA). Selon lui, l’enjeu est de renforcer le rôle de conseil, de diversifier les canaux de distribution et d’impliquer davantage d’acteurs, comme les banques, les opérateurs téléphoniques ou encore d’autres intermédiaires capables de promouvoir des produits simples ou de microassurance.
Cependant, il a insisté sur la nécessité d’un effort de formation et de suivi pour garantir la qualité du conseil apporté aux clients. «L’objectif reste que l’assuré reçoive une information claire, complète et fiable afin de faire les bons choix», a-t-il conclu.