Selon l’INS, la population âgée de 60 ans et plus s’élève à 2 020 772 personnes, soit 16,9% de la population totale. Le taux de dépendance atteint 28,0% et l’indice de vieillissement est de 73,9.
En 2014, le pays comptait seulement 1 249 600 personnes âgées, représentant environ 11,4% de la population, avec un indice de vieillissement de 46,8%.
La population âgée est majoritairement féminine, les femmes représentant 52,0% de cette tranche d’âge.
Par gouvernorat, Le Kef, Jendouba et Béja occupent les premières places, avec des taux de personnes âgées dépassant les 20,0%. À l’inverse, la proportion la plus faible est observée à Kasserine, avec 13,6%.
Cette évolution rapide est sans précédent et indique que la population tunisienne est engagée dans une transition démographique majeure. Ce tournant appelle une attention particulière, car ses implications sont nombreuses.
Dans les régions du Nord, on observe un dépeuplement progressif, en raison de la migration interne ou clandestine vers l’étranger. Une part importante des personnes âgées y reste encore active, notamment dans le secteur agricole. Mais qui prendra le relais? La question reste posée, car les jeunes générations semblent peu enclines à poursuivre l’exploitation de ces terres.
Du point de vue de la sécurité sociale, déjà sous pression, une révision des régimes actuels devient nécessaire. Les personnes âgées ont un recours important aux services de santé, ce qui appelle également à des investissements renforcés dans les infrastructures hospitalières de ces régions.
Enfin, sur le plan économique, les services à la personne représentent un secteur d’avenir. Les maisons de retraite et les services de surveillance à domicile sont encore peu développés de manière formelle. Ceux qui sauront offrir des prestations de qualité à un coût accessible et adapté aux revenus des Tunisiens tiendront entre leurs mains une véritable poule aux œufs d’or.