Le rapport Global Leadership Forecast 2025 du cabinet DDI dresse un constat préoccupant sur l’état du management dans le monde. Réalisée auprès de plus de 10 000 leaders et 2 000 responsables RH dans une cinquantaine de pays, l’étude révèle que 71 % des dirigeants ressentent davantage de stress depuis leur prise de fonction et que 40 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter leur rôle pour préserver leur bien-être.
Cette tension s’accompagne d’une crise de confiance : seuls 29 % des collaborateurs déclarent faire confiance à leur manager direct, un chiffre en baisse de 37 % par rapport à 2022. Dans le même temps, les compétences jugées importantes pour l’avenir, comme la capacité à définir une stratégie ou à gérer le changement, restent largement sous-estimées dans les programmes de formation des entreprises. Ce décalage nourrit une inquiétude: les talents à haut potentiel sont de plus en plus tentés de quitter leur organisation, avec un taux d’intention de départ passé de 13 % en 2020 à 21 % en 2024.
Face à ces signaux d’alerte, plusieurs pistes pratiques émergent. Les experts recommandent de renforcer la délégation pour réduire le stress des managers, d’instaurer une culture de transparence afin de restaurer la confiance interne, et de donner la priorité à la formation stratégique et au management du changement. Il devient aussi essentiel d’offrir aux jeunes talents des projets à forte visibilité et des perspectives de carrière concrètes, pour freiner l’attrition. Enfin, l’étude invite à mieux accompagner les managers dans l’intégration de l’IA, souvent perçue avec scepticisme au niveau opérationnel, afin qu’elle devienne un levier d’efficacité plutôt qu’une source d’angoisse.