Une récente étude menée par Afrobarometer, intitulée “Exiger plus: l’éducation accroît-elle le soutien public à la bonne gouvernance en Afrique?”, met en lumière les attitudes des citoyens africains, y compris ceux de la Tunisie, envers la redevabilité et la transparence des gouvernements. Les résultats de cette vaste enquête, menée entre fin 2021 et mi-2023 dans 39 pays africains, offrent des aperçus précieux sur la demande de bonne gouvernance sur le continent.
Concernant la redevabilité gouvernementale, c’est-à-dire la capacité des citoyens à demander des comptes au gouvernement, la Tunisie affiche un niveau de soutien notable. Sur l’ensemble des 39 pays africains étudiés, la moyenne de soutien à la redevabilité gouvernement-citoyen est de 60%. La Tunisie se situe au-dessus de cette moyenne, avec 68% de ses répondants qui soutiennent la redevabilité politique. Ce chiffre place la Tunisie parmi les pays où la demande de redevabilité est plus prononcée, bien que d’autres nations comme le Ghana, le Botswana, le Kenya et la Zambie enregistrent les niveaux les plus élevés.
Quant à la transparence des informations détenues par les autorités publiques, la Tunisie se positionne exactement dans la moyenne continentale. Alors que 55% des citoyens africains interrogés dans les 39 pays soutiennent la divulgation des informations du secteur public, la Tunisie enregistre également un soutien de 55% pour la transparence de l’information détenue par les autorités publiques. Des pays comme le Botswana et Madagascar montrent les niveaux de soutien les plus élevés, tandis que la Mauritanie et le Soudan affichent les plus bas.
L’influence essentielle de l’éducation
Les conclusions générales de l’étude soulignent un lien significatif entre l’éducation et le soutien à une bonne gouvernance. Les auteurs, Nnaemeka Ohamadike et Stuart Morrison, ont constaté qu’une plus grande éducation et des niveaux d’instruction plus élevés au niveau national sont associés à un soutien accru à la bonne gouvernance. L’éducation est perçue comme un facteur renforçant les compétences cognitives, la pensée critique et la conscience civique, ce qui permet aux individus d’exiger une meilleure gouvernance et de s’engager plus activement dans le processus politique. Les citoyens plus éduqués sont également plus susceptibles d’être informés sur l’importance de la bonne gouvernance et plus conscients de la corruption ou des lacunes gouvernementales.