Longtemps considérée comme un segment de niche, la finance islamique s’impose aujourd’hui comme un acteur majeur du système financier mondial. En 2025, les actifs mondiaux conformes à la charia devraient atteindre 4 940 milliards de dollars, selon un rapport conjoint des Nations unies et de la Banque islamique de développement. Cette croissance est alimentée par l’essor des investissements responsables et la demande accrue d’instruments financiers éthiques.
Les sukuk, équivalent islamique des obligations, jouent un rôle central. Le marché mondial des sukuk devrait dépasser 1 000 milliards de dollars en 2025, avec une progression notable des sukuk durables, qui ont atteint 9,3 milliards de dollars au premier semestre, soit une hausse de 27% par rapport à 2024.
La région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) reste dominante, concentrant environ 50% des actifs mondiaux en finance islamique, notamment grâce à l’Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis, au Qatar et au Koweït. Cependant, des pays non musulmans comme l’Australie, le Canada ou le Mexique montrent un intérêt croissant, illustrant l’attrait global de ces instruments. Les prévisions indiquent que les actifs mondiaux pourraient atteindre 7 500 milliards de dollars d’ici à 2028, renforçant la tendance de croissance soutenue.
Dans ce cadre, des initiatives concrètes émergent. C’est le cas de BlueFive Capital, récemment lancé par Hazem Ben Gacem et son partenaire Yasser Bajsair, qui démarre avec 3,6 milliards de dollars d’actifs sous gestion. La société, basée à Singapour, a acquis une participation dans Sidra Capital, gestionnaire saoudien spécialisé dans les produits Sharia-compliant, tandis que la maison mère de Sidra prend une participation équivalente dans BlueFive786. Ce partenariat stratégique illustre l’essor de la finance islamique à l’échelle internationale et la volonté de structurer des produits adaptés aux épargnants et investisseurs musulmans dans le monde, du Golfe à l’Asie du Sud-Est.
L’actualité de BlueFive Capital souligne une tendance forte: la finance islamique ne se limite plus aux marchés traditionnels, mais s’étend vers des solutions globales, capables de répondre aux besoins des investisseurs et des épargnants à toutes les étapes de leur vie.