L’Afrique est sur le point de devenir un acteur stratégique de l’économie numérique mondiale. Si le continent ne compte aujourd’hui que 211 centres de données et représente moins de 1% des capacités mondiales, la demande croissante pour le cloud, l’intelligence artificielle et les infrastructures hyperscale ouvre des perspectives inédites pour les entreprises et les gouvernements.
Selon le rapport «Africa’s Digital Leap: cloud, connectivity & AI in the next decade» publié le 1er septembre 2025 par la société nigériane Heirs Technologies, quatre pays concentrent près de la moitié des installations: Afrique du Sud (49), Kenya (18), Nigeria (16) et Égypte (14), tandis que d’autres nations comme le Maroc, l’Angola, le Ghana ou le Sénégal cherchent à rattraper leur retard. L’Afrique du Sud reste le marché le plus mature, avec des centres exploités par AWS, Microsoft Azure, Teraco et Equinix, qui servent de points d’interconnexion pour les câbles sous-marins. Le Kenya et le Nigeria se développent rapidement, soutenus par des acteurs locaux et internationaux, tandis que l’Afrique du Nord mise sur ses opérateurs télécoms pour renforcer sa position.
Le rapport de Heirs Technologies note aussi l’émergence de fournisseurs locaux agiles, capables de proposer des services cloud adaptés aux réalités économiques et réglementaires locales, comme Nobus, Layer3, Galaxy Backbone, Pawa IT, Safaricom Cloud ou GPX. Cette dynamique permet de réduire la latence, renforcer la souveraineté des données et créer des chaînes de valeur locales.
Pour transformer ces opportunités en croissance durable, le rapport insiste sur la nécessité de renforcer les infrastructures, clarifier les régulations et former les talents locaux. La Banque mondiale a investi 100 millions de dollars dans Raxio Group, tandis que Microsoft et G42 prévoient un data center de 1 milliard de dollars au Kenya, témoignant de l’attractivité croissante de l’Afrique sur la scène numérique mondiale.