The Voice of Hind Rajab, dernier film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, plonge le spectateur dans la tragédie de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans, encerclée par des chars israéliens à Gaza en février 2024. Le film mêle enregistrements audio authentiques de la petite fille et des reconstitutions jouées par Motaz Malhees, Clara Khoury et Amer Hlehel, illustrant ses appels désespérés aux secouristes du Croissant-Rouge palestinien. Plutôt que de montrer la violence des bombardements, Ben Hania situe l’action dans un centre d’appel où les opérateurs tentent de coordonner un secours, révélant l’absurdité d’un système où l’humanité se heurte à la guerre et à la bureaucratie.
Présenté au Festival international du film de Venise, le film a reçu une standing ovation de près de 24 minutes, l’une des plus longues de l’histoire du festival. Critiques et spectateurs ont salué le courage de la réalisatrice et l’impact émotionnel intense du récit, certains quittant la salle en larmes, d’autres scandant “Free Palestine”.
Le film revient sur les dernières heures de Hind et de sa famille, tués dans un bombardement ciblant leur véhicule, ainsi que sur la mort des deux secouristes qui tentaient de les sauver. La réalisatrice souligne que le cinéma peut redonner voix et visage à ceux que la guerre réduit à des dommages collatéraux, transformant une tragédie locale en message universel.