Le Nigeria s’était fixé l’objectif ambitieux d’atteindre 70% de pénétration du haut débit d’ici fin 2025 dans le cadre de son Plan national du haut débit (NBP 2020–2025). À quelques mois de l’échéance, la stratégie montre ses limites.
Selon la Nigerian communications commission (NCC), le taux de pénétration est tombé à 48,01% en juillet 2025, en baisse pour le deuxième mois consécutif après avoir atteint 48,81% en mai. Le nombre de connexions a également reculé, passant de 105,7 millions en juin à environ 104 millions en juillet.
Le Nigeria n’a pas respecté ses cibles intermédiaires: au lieu de 50% prévus fin 2023, le pays n’affichait que 44,43% fin 2024. Le retard s’explique par plusieurs obstacles persistants. Les frais de passage imposés par les gouvernements des États freinent le déploiement des infrastructures, seuls sept États les ayant supprimés. D’autres défis incluent le coût élevé des smartphones, le vandalisme des câbles et une coordination insuffisante entre l’État fédéral et les régions.
Malgré le lancement de la 5G, le réseau 4G reste dominant, représentant près de la moitié des abonnements. La consommation de données continue cependant de croître fortement, atteignant 1,1 million de téraoctets en juillet, un record.
En 2020, le plan avait démarré avec un taux de 39,85%, et les ambitions paraissaient réalistes. Mais aujourd’hui, l’écart entre objectifs et réalité est trop important. Sans réformes rapides pour faciliter les investissements et harmoniser les politiques, le Nigeria risque de manquer le virage numérique et d’accentuer sa fracture digitale.