En 2024, la Tunisie a enregistré un recul significatif de son déficit courant, qui s’établit à 2,425 milliards de dinars, soit 1,5% du PIB, contre 2,2% en 2023, selon le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
La performance positive de la balance courante s’explique principalement par la hausse des recettes touristiques, qui ont progressé de 9,8% pour atteindre 7,6 milliards de dinars, et par l’accroissement des transferts des travailleurs tunisiens à l’étranger (+12,7%). La balance des services affiche un excédent de 22,72 milliards de dinars, porté par les services de voyages et la fabrication sur intrants détenus par des tiers, confirmant le rôle de la Tunisie comme plateforme régionale d’assemblage et de sous-traitance industrielle.
Du côté des échanges de biens, le déficit commercial s’est creusé de 10,9% pour atteindre 18,93 milliards de dinars, impacté par la hausse des importations (+2,3%) et la stagnation des exportations. Cependant, l’excédent de la balance alimentaire, stimulé par l’exportation d’huile d’olive (+27,4%), et la baisse des importations de produits céréaliers (-18,1%) ont contribué à limiter le déficit global. En revanche, la balance énergétique s’est détériorée, enregistrant un déficit de 10,87 milliards de dinars, malgré la baisse des cours internationaux du Brent.
Le secteur touristique a vu ses indicateurs s’améliorer, avec plus de 10 millions de visiteurs étrangers (+9,5%) et 21,3 millions de nuitées (+13,2%). La diversification de l’offre touristique, incluant tourisme médical, d’affaires et écologique, a permis de capter davantage de devises.
Enfin, les avoirs nets en devises ont atteint 27,332 milliards de dinars à fin 2024, couvrant 121 jours d’importation, contre 26,408 milliards et 120 jours en 2023, reflétant une consolidation de la stabilité financière malgré les contraintes d’accès aux financements extérieurs.