Au-delà du taux de chômage en tant que tel, certains chiffres intéressants méritent d’être discutés parmi les indicateurs d’emploi récemment publiés par l’INS.
Le nombre d’actifs occupés a atteint 3,609 millions, confirmant ainsi un retour à la situation pré-Covid. Il aura fallu cinq ans pour récupérer les emplois perdus lors de la crise sanitaire. Il est important de préciser que l’impact des récentes réformes du Code du travail n’a pas été un facteur déterminant dans cette reprise, car il n’y a pas eu de hausse significative de la création nette d’emplois au cours du deuxième trimestre de l’année.
Des évolutions notables ont affecté la répartition de la population occupée. En mars 2020, 73,3% des travailleurs étaient des hommes, tandis qu’à la fin du premier semestre 2025, ce pourcentage est tombé à 70,2%. Les hommes ont perdu 81 000 emplois, tandis que les femmes en ont gagné 125 000. Quelles explications peut-on avancer pour cette tendance?
D’une part, la dégradation de la situation économique des ménages, particulièrement après le Covid, a poussé de nombreuses femmes à rejoindre le marché du travail. D’autre part, le nombre des femmes diplômées dépasse désormais largement celui des hommes, ce qui leur confère un avantage décisif pour accéder à l’emploi. Il suffit de regarder la composition des nouveaux bacheliers pour réaliser que le marché de l’emploi continuera à se féminiser de manière progressive dans les années à venir. Cela n’est pas sans retombées sociales et démographiques qu’il faut étudier sérieusement.