«Nous avons mené une étude intitulée ‘La Tunisie à l’horizon 2035: quelles opportunités pour nos jeunes?’. Le but était d’identifier les défis et d’anticiper les perspectives. Tous les gouvernorats y ont participé et les deux tiers des répondants étaient des étudiants: 58% de femmes et 42% d’hommes», explique Youssef Meddeb, fondateur et CEO de ‘One to One’, spécialisée dans la recherche et les sondages.
L’étude a été présentée lors de la tenue, les 2 et 3 juillet 2025, de la 16e exposition nationale d’Enactus Tunisia dédiée à l’entrepreneuriat social et à l’innovation avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer et du projet Jeun’ESS (appuyé par le ministère de l’Économie et de la Planification), EU4YOUTH et l’OIT.
Snapshot de la Tunisie à l’horizon 2035
Les résultats de l’étude présentés par Youssef Meddeb ont montré que les jeunes avaient beaucoup de lucidité et de sens critique dans l’évaluation de l’état de la Tunisie à l’horizon 2035.
62% d’entre eux ont estimé que la Tunisie serait plus prospère dans les dix années à venir.
75% ont affiché leur optimisme quant à leur propre avenir, mais seulement 23% se sont dit optimistes à l’égard des autres.
Ils ont affirmé que les trois plus grands défis auxquels ils vont de plus en plus faire face sont: le pouvoir d’achat, l’inadéquation entre université et emploi, l’état des services publics.
Selon eux, les plus grandes opportunités d’emploi sont, dans l’ordre: le freelance, l’immigration, l’entrepreneuriat, le travail dans le secteur privé et, en dernier, dans le secteur public.
Pour construire la Tunisie sur des bases solides, ils affirment que des efforts particuliers doivent être faits dans l’éducation et la formation, les infrastructures technologiques et l’intégration de l’IA.
D’après eux, les secteurs qui comptent le plus d’opportunités sont: le numérique et l’IA, les énergies vertes, l’éducation, les technologies, l’agriculture innovante, les textile, le secteur manufacturier.
Ils attestent que les freins à leur insertion sont: la rémunération, l’inadéquation formation/emploi, le favoritisme, la corruption.
Quant aux compétences-clés qu’ils pensent nécessaires pour leur réussite, il s’agit de l’IA, des soft-skills, des langues et du leadership.
81% d’entre eux sont convaincus qu’ils ont un rôle essentiel à jouer dans le développement de la Tunisie
Pour la majorité des étudiants, la solution à tous ces défis réside dans trois dimensions majeures: l’éducation, l’adéquation entre l’université et l’entreprise, l’attrait de plus de capitaux d’investissement surtout étrangers.
Pour cela, ils demandent aux décideurs d’avoir confiance en les jeunes, de réformer l’éducation, de créer plus d’opportunités, de réviser les lois et de favoriser l’insertion.
Plus de 1200 étudiants, 200 leaders d’entreprise, cadres dirigeants, startuppers, personnalités politiques, diplomatiques et culturelles ont pris part à l’événement. Des chapitres inspirants ont jalonné la rencontre: Follow the Leaders, Speed Hiring Pitch, Project Exhibition, Fun Fair, Enactus Tunisia’s Talent, des projets en trois catégories et un panel de discussion a approfondi les thèmes de l’étude avec la participation de Radhi Meddeb, président du groupe Comete.
Lors de la session d’ouverture, une volée d’encouragements a été déversée sur les centaines d’étudiants présents. «Notre objectif principal est de permettre à ces jeunes movers de s’épanouir», assure Farouk Zouhir, président d’Enactus Tunisia. Sur le même ton, George Tsiatis, président et CEO d’Enactus et de Resolution Project, a relevé l’enthousiasme et l’énergie des étudiants: «Nous avons créé du changement et de l’impact avec nos projets car nous voulons que vous changiez la société». Winfried Weck, de la Fondation Konrad Adenauer, adresse un message similaire: «Je vois de l’enthousiasme et de la joie. Gardez toujours cette énergie et vous réussirez».