Les statistiques du secteur de la microfinance au premier trimestre 2025 sont disponibles,
et certains chiffres méritent une attention particulière.
Le premier indicateur notable est le nombre de clients actifs, qui s’élève à 804 846 à fin mars 2025, contre 769 526 une année auparavant. Cette croissance continue témoigne de l’attractivité du produit, notamment grâce à la simplicité des procédures et à l’absence de complexité des opérations bancaires classiques. L’encours global a atteint 2 596,216 Mtnd, contre 2 254,612 Mtnd à la même période en 2024.
À ce rythme, le seuil des 3 milliards de dinars devrait être franchi d’ici la fin de l’exercice.
Le deuxième chiffre marquant concerne les décaissements réalisés au cours des trois premiers mois de l’année, qui s’élèvent à 564,892 Mtnd.
Il est clair que sur l’ensemble de l’année, le cap des 2 milliards de dinars sera franchi pour la troisième année consécutive. Cela illustre en partie la dynamique de consommation locale, moteur essentiel de la croissance du PIB.
Troisième indicateur à souligner: le taux du PAR 30 (Portefeuille à Risque à 30 jours), qui reflète la fréquence des défauts de paiement.
En incluant les créances radiées, il s’établit à 3,79%, un taux nettement inférieur à la moyenne du secteur bancaire. La gestion des risques reste donc maîtrisée, bien qu’elle soit mise à l’épreuve par l’intensification de l’activité.
Enfin, quatrième point important: 179 488 personnes physiques et morales ont obtenu des financements à la fois auprès d’établissements de crédit et d’institutions de microfinance (IMF), ce qui représente 22,3% de la population active dans le secteur de la microfinance.
Leur encours auprès des banques et des sociétés de leasing s’élevait à 3384 Mtnd à la fin mars 2025. Ces chiffres montrent que la microfinance ne s’adresse plus uniquement à ceux exclus du système bancaire, mais également à des entités bien établies, attirées par la simplicité des procédures et la flexibilité comparée aux autres sources de financement.
Cela dit, les indicateurs de risque liés à ces “clients croisés” (ayant des financements auprès des IMF et des banques/leasing) doivent être suivis de près: leur PAR 30 en valeur est passé de 26,000 Mtnd à 29,600 Mtnd, et en pourcentage, de 3,3% à 3,8% entre mars 2024 et mars 2025.
Une vigilance accrue est donc nécessaire en matière de gestion des risques.