La Tunisie ambitionne de se positionner comme un acteur majeur dans la fabrication de véhicules électriques et intelligents grâce à un grand projet: la première ville intelligente au monde dédiée à l’industrie automobile. C’est ce qu’a annoncé Fathi Sahlaoui, directeur général des industries manufacturières au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, lors d’une intervention le 11 août sur les ondes de la Radio nationale.
Inscrite dans la stratégie nationale pour l’industrie et l’innovation à l’horizon 2035, ainsi que dans le Pacte de compétitivité du secteur des composants automobiles (2027), cette initiative vise à attirer un investissement de 300 millions de dollars pour la fabrication de véhicules électriques et connectés. Elle sera accompagnée de deux projets annexes, chacun estimé à 100 millions de dollars, dédiés aux fabricants de composants.
À terme, le projet pourrait générer jusqu’à 100 000 emplois directs et indirects. Actuellement, le secteur tunisien des composants automobiles compte environ 120 000 emplois et 300 entreprises, pour des exportations annuelles supérieures à 3 milliards de dollars.
Quatre sites ont été présélectionnés pour accueillir cette ville intelligente, choisis pour leur proximité avec les infrastructures stratégiques: réseau ferroviaire, port, aéroport, tissu industriel et centres de recherche. La sélection finale sera précédée d’études approfondies menées dans le cadre d’une coopération internationale, avec un cahier des charges intégrant à la fois les exigences de connectivité et les critères de développement durable.
Selon Sahlaoui, plusieurs investisseurs internationaux ont déjà manifesté leur intérêt, et le financement des travaux d’infrastructure ne devrait pas poser problème. La construction de la ville sera alignée sur les tendances mondiales, marquées par la transition vers les véhicules écologiques, électriques et à haute valeur technologique.
L’objectif affiché est clair: retrouver la position de leader africain de la Tunisie dans le secteur automobile, aujourd’hui occupée par d’autres pays méditerranéens, et faire du pays un hub régional et international pour l’industrie automobile du futur.