L’émission obligataire souveraine à 25 ans de l’Ouganda a été sursouscrite selon les résultats, mais la Banque centrale a rejeté plus de 90% des offres. Cette réaction reflète un décalage entre l’évaluation de la prime de risque par les autorités monétaire du pays africain et les investisseurs.
Le gouvernement ougandais a lancé son instrument de dette le plus long émis à ce jour, afin d’allonger la maturité de sa dette et de limiter les pressions sur sa trésorerie. Lors de l’enchère, la Banque centrale a reçu des offres totalisant 851,1 milliards de shillings (238,7 millions de dollars) pour les obligations proposées d’une valeur de 500 milliards de shillings. Elle n’a retenu que 57,2 milliards de shillings. Le taux de rendement de cette obligation s’est établi à 16,0%, inférieur au taux de 17,6% appliqué à l’emprunt à 15 ans également proposé lors de la même vente.
Ces niveaux de prime de risque indiquent que la perception des investisseurs quant aux perspectives à long terme de l’économie du pays est négative. Le marché s’est inquiété du fait que l’économie pourrait vaciller sous le poids de plusieurs années d’accumulation de dette, avec une consolidation budgétaire de plus en plus difficile.
Deux points à retenir de cette histoire. Le premier est que l’Afrique continuera à peiner avant de trouver les moyens financiers nécessaires pour renouer avec une vraie croissance. La crise du surendettement pèsera encore longtemps et le FMI restera le premier bailleur de fonds du continent.
Le second est que la notation de l’Ouganda par Fitch Rating est «B», meilleure que le rating de la Tunisie. Cette sortie nous donne une idée sur le taux que nous aurions eu si les autorités avaient décidé de sortir sur le marché international. Cette piste de mobilisation de fonds a été abandonnée ces dernières années et devra continuer à l’être jusqu’à ce que la notation s’améliore, ce qui prendra d’ailleurs encore du temps.