Le déficit commercial continue à s’élargir. Fin juillet 2025, les échanges commerciaux de la Tunisie affichent un solde de – 11 904,5 Mtnd contre – 9 631,8 Mtnd sur la même période en 2024. Les exportations se sont repliées de 0,2% à 36 973,4 Mtnd sur les sept premiers mois de l’année contre une hausse des importations de 4,7% à 48 877,9 Mtnd.
En détail, les exportations ont enregistré une hausse dans le secteur mines, phosphates et dérivés (+8,6% à 1 344,2 Mtnd) et le secteur des industries mécaniques et électriques (+6,5% à 17 966,9 Mtnd). Le textile et habillement a pu faire évoluer ses ventes à l’étranger de 0,6% à 5 466,7 Mtnd. Cependant, les exportations énergétiques ont reculé de 34,8% à 1 411,3 Mtnd, sous l’effet de la diminution des ventes des produits raffinés (381,3 Mtnd seulement contre 1 143,1 Mtnd sur la même période en 2024). Idem pour les industries agroalimentaires qui se sont repliées de 17,5% à 5 046,0 Mtnd, une tendance causée par la baisse de la valeur de nos ventes en huiles d’olive (-31,0% en glissement annuel à 2 506,1 Mtnd).
En ce qui concerne les importations, une augmentation a été observée au niveau des produits d’équipement (+18,6% à 8 996,2 Mtnd), de même pour les biens de consommation qui sont en hausse (+12,1% à 11 747,2 Mtnd). En revanche, les importations de produits énergétiques ont enregistré une baisse (-14,9% à 7 448,5 Mtnd), ainsi que celles de produits alimentaires (-5,1% à 3 780,3 Mtnd).
La répartition géographique montre une dominance de l’Union européenne comme premier client de la Tunisie, avec une part de 70,6% des exportations. Depuis le début de l’année, les exportations sont en hausse avec l’Allemagne (+15,4%), la France (+7,5%) et les Pays-Bas (+11,8%). En revanche, elles ont baissé avec l’Italie (-9,4%) et l’Espagne (-30,4%). L’UE est également notre premier fournisseur, représentant 44,2% de nos achats en devises.
Globalement, les chiffres prouvent qu’il y a une résilience dans le secteur industriel. Le croisement de ces données avec ce qu’on observe indique clairement qu’il y aura une hausse des importations dans les mois à venir à cause de l’insuffisance de l’offre locale. Les entreprises tunisiennes sont en perte de compétitivité, avec l’augmentation inédite des coûts d’exploitation. Il faut faire très attention à ce point car si des solutions ne sont pas trouvées, les conséquences seront lourdes sur la croissance et l’emploi.