La Société régionale de transport du gouvernorat de Nabeul -SRTGN a publié ses états financiers relatifs à l’exercice 2023. Les revenus ont totalisé 73,424 MTND, en nette hausse de 11,0% par rapport à 2022. L’amélioration ne provient pas des revenus de transport des voyageurs, qui ont reculé de 1,9%, à 30,434 MTND, mais plutôt d’une subvention d’exploitation plus importante, de 41,311 MTND.
Les charges d’exploitation ont enregistré une baisse de 3,3%, à 66,856 MTND. Néanmoins, ce sont les dépenses non cash qui sont à l’origine de cette tendance, soit les dotations aux amortissements et aux provisions qui sont passées de 9,889 MTND fin 2022 à 6,284 MTND une année plus tard. Les achats consommés se sont établis à 16,143 MTND et les charges de personnel à 41,042 MTND, les deux en hausse respective de 6,2% et 2,6% en glissement annuel.
L’EBIT a retrouvé le territoire positif, à 6,567 MTND. Les charges financières nettes ont totalisé 9,588 MTND, contre 12,547 MTND en 2022. La société a vu sa dette financière baisser, à 17,292 MTND. Cela a donc consommé les bénéfices d’exploitation et le résultat net s’est retrouvé en rouge, à -2,867 MTND, mais nettement meilleur que les -15,246 MTND de 2022. Les fonds propres sont ainsi de -117,727 MTND.
La société peut bien améliorer sa trésorerie si elle parvient à récupérer son argent auprès de certains clients au titre desquels elle a constitué des provisions, à l’instar du ministère de l’Intérieur (21,510 MTND), du ministère de la Défense nationale (1,239 MTND), du ministère de la Justice (0,578 MTND) et du ministère des Finances (0,064 MTND). En même temps, plusieurs entités publiques figurent parmi la liste de fournisseurs, à l’instar d’AGIL (1,653 MTND) et de Tunisie Télécom (0,723 MTND). La société a aussi une dette envers l’administration fiscale de plus de 64,688 MTND, sans oublier les 25,253 MTND envers la CNSS, y compris de lourdes pénalités de retard.
Une Assemblée générale extraordinaire a été tenue le 8 juillet 2025 et a décidé la continuité de l’exploitation de la société tout en veillant à régulariser sa situation vis-à-vis de l’article 388 du Code des sociétés commerciales. Au vu de son rôle important à l’échelle de l’économie locale, nous pensons que la SRTGN mérite plus d’attention. L’élargissement de sa flotte et l’optimisation des trajets, outre une bonne gestion financière, sont la clé d’un repassage à des résultats positifs. L’injection de fonds propres demeure un passage obligatoire, afin d’améliorer la solvabilité et d’assainir la structure bilancielle de la société. Bref, c’est la même recette valable pour toutes les entreprises publiques en difficulté.