La société Les Ciments de Bizerte traverse une crise majeure. Confrontée à une chute de son chiffre d’affaires, à des difficultés de trésorerie et à l’incapacité d’honorer ses engagements financiers, elle a été contrainte de suspendre temporairement son activité principale.
Depuis plusieurs mois, l’entreprise ne produit plus de clinker, faute de coke de pétrole, un combustible indispensable qu’elle ne parvient plus à importer en raison de ses contraintes financières. Son activité actuelle se limite à l’importation et au broyage de clinker, ainsi qu’au déchargement de navires de coke de pétrole au profit d’autres entreprises.
Malgré cette situation, quelques indicateurs affichent une légère embellie. Au deuxième trimestre 2025, la production de ciment a atteint 41 009 tonnes, soit une hausse de 23,21% par rapport à la même période en 2024. Cette progression est attribuée au broyage de clinker importé. En revanche, la production de chaux a reculé de 17,25%, reflet d’une demande en baisse sur le marché local.
Le chiffre d’affaires local a enregistré une amélioration, passant de 8,02 millions de dinars au deuxième trimestre 2024 à 9,72 millions de dinars en 2025, soit une hausse de 21,11%. Parallèlement, l’activité de déchargement du coke de pétrole, assurée pour le compte de tiers, a généré un revenu de 908 276 dinars grâce au traitement de sept navires, représentant 75 690 tonnes.
Sur le plan financier, la situation reste préoccupante. L’endettement de la société a continué d’augmenter: les crédits à moyen terme sont passés de 120,7 millions de dinars à 121,9 millions, et les crédits de gestion, liés notamment au préfinancement des stocks, ont légèrement reculé à 26,7 millions. Ces créances seront honorées à leur échéance, bien qu’un renouvellement soit envisageable.
Face à cette crise, un plan de restructuration est en cours de déploiement. Il vise à restaurer la santé financière de l’entreprise et à redynamiser ses activités. Ce plan prévoit notamment la reprise progressive de la production de clinker et de ciment, la maîtrise des coûts, la poursuite des importations de clinker pour maintenir la présence commerciale, ainsi qu’un effort pour stabiliser le climat social. Un cabinet spécialisé accompagnera la société dans cette démarche.
Les prochains mois seront déterminants pour Les Ciments de Bizerte, qui espère retrouver une trajectoire de croissance durable.