Sous le thème «Innover pour attirer, investir pour transformer», la deuxième édition du Tunisia Global Forum, tenue le 22 juillet, a donné la parole aux entrepreneurs issus de la diaspora.
Une conférence, intitulée «Diaspora: y a-t-il du sens à investir en Tunisie ?», a permis d’aborder avec pragmatisme les motivations et les défis liés à l’engagement économique de ceux qui ont fait carrière à l’étranger.
Le débat s’est orienté sur des expériences concrètes, montrant que le retour vers la Tunisie n’est pas uniquement dicté par l’attachement familial, mais aussi par une volonté d’impulser des projets économiques porteurs.
Sofiane Haj Taieb, chairman de LFIS Capital et gestionnaire de fonds actifs à l’international, a partagé son parcours. Il rappelle avoir quitté l’école publique tunisienne pour rejoindre des études et une carrière de haut niveau en France et dans la finance mondiale. Pourtant, il mène depuis plus de 20 ans des investissements réguliers en Tunisie, souvent motivés par des attaches personnelles mais aussi par la conviction des atouts locaux.
Son premier engagement fut dans l’agriculture, secteur qu’il qualifie de millénaire et porteur d’histoire pour la Tunisie. Cette dimension affective s’allie à une logique d’opportunité, chaque secteur étant choisi pour sa pertinence locale, ainsi, il s’est ensuite tourné vers le paiement mobile il y a une dizaine d’années, convaincu de l’importance de l’inclusion financière et de la nécessité d’organiser la circulation du cash dans le pays.
Plus récemment, ses projets se sont développés dans les énergies renouvelables, secteur où il identifie une possible spécialisation stratégique pour la Tunisie qui bénéficie d’un fort potentiel solaire.
Il constate aussi que la réussite de telles aventures entrepreneuriales depuis l’étranger repose avant tout sur le choix de partenaires fiables et compétents sur place.
Ce témoignage confirme que la diaspora peut jouer un rôle clé dans l’investissement et l’innovation en Tunisie. Cela nécessite toutefois de créer des synergies entre l’expertise acquise à l’étranger et les compétences locales, tout en construisant des partenariats solides capables de soutenir des projets durables et à fort impact.