Ce mardi 22 juillet 2025, la deuxième édition du Tunisia Global Forum s’est tenue sous le thème «Innover pour attirer, investir pour transformer». Parmi les interventions, le panel dédié aux « Consulting et professional services pour le marché MEA et l’offshore » a offert une plongée inspirante dans les dynamiques et défis qui façonnent les services à haute valeur ajoutée portés par la Tunisie.
Parmi les panélistes figurent Elyssa Msadda, co-fondatrice de Talys Consulting, et Neila Benzina, fondatrice de Wimbee.
Un savoir-faire tunisien qui s’exporte
Depuis une vingtaine d’années, Talys Consulting a construit son expertise dans le conseil aux institutions financières, d’abord en Tunisie, avant de s’étendre à la France, l’Égypte, la Côte d’Ivoire et Madagascar. Une croissance rendue possible grâce à un positionnement progressif vers l’intégration de solutions technologiques et l’édition logicielle, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Pour Elyssa Msadda, cette expansion ne s’est pas faite sans heurts:« L’expertise tunisienne est reconnue, mais l’environnement réglementaire reste contraignant. La complexité du régime de change, l’instabilité fiscale et le manque de liaisons aériennes directes vers l’Afrique rendent la prospection et la gestion opérationnelle difficile. » Malgré cela, elle insiste sur la qualité des profils tunisiens, qu’elle forme et déploie à l’international avec confiance.
De son côté, Neila Benzina a souligné l’importance de dépasser l’image d’une Tunisie compétitive uniquement sur les coûts. Avec Wimbee, elle a bâti une expertise dans la valorisation de la donnée, le pilotage de la performance, le profiling et la digitalisation de la relation client. Ces services, développés dès le départ depuis la Tunisie, ont su convaincre des clients en France, en Europe, au Royaume-Uni et jusqu’aux États-Unis, où son équipe a mené des projets pour des institutions publiques américaines.
Pour elle, l’enjeu n’est plus simplement de proposer une solution économique, mais de mettre en avant la qualité et l’innovation.
Elle défend l’idée d’un modèle «best cost», où l’excellence technologique reste accessible grâce à une gestion optimisée des ressources. Ce positionnement nécessite cependant une mise à niveau constante des compétences. C’est pourquoi elle a intégré à son entreprise un dispositif de formation continue, convaincue que l’agilité des talents tunisiens dépendra de leur capacité à suivre le rythme des mutations technologiques.